Les Vosges
Les VOSGES : ►Avenue du Camp, le 17 juillet 2001. Cette avenue du Camp a bien changée depuis les années fastes du 1er RCP au camp d'Idron. il n'y a bien sûr plus le mur , près de la Vierge noire au début de l'avenue où était inscrit en lettres majestueuses " Premier Régiment de Chasseurs Parachutistes " Les maisons ont poussé comme des champignons, et ,..... tout au fond de l'avenue, dans la pénombre créée par la végétation , .....on distingue l'entrée du camp. La végétation cache tout ! .....les bâtiments écrasés par le poids des ans et des arbres qui, sans complexe, essaient de gommer l'histoire du lieu, sont à peine visibles. Seul émerge de cette jungle, juste avant le poste de police du camp, un énorme rocher. Que fait une pierre de cette taille à cet endroit ? qui l'a mise ? et pourquoi ? Pour en avoir la réponse il faut remonter le temps. Une averse soudaine va m'en donner l'occasion . bien à l'abri sous un coin de toiture non éventrée du premier Bâtiment rencontré, je me remémore l' Histoire de ce rocher offert au 1er RCP, alors au Camp d'Idron , par les habitants de la commune du Ménil en remerciement des services rendus en 1944. A cette époque le 1er RCP faisait encore partie de l'Armée de l'Air. Il a , dans les Vosges et au Ménil , combattu Valeureusement, obtenant ainsi l'attribution de la Croix de Guerre avec Palme le 16 mars 1945. Le texte de cette Citation à l'ordre de l'Armée Aérienne, sera signé par le Général de Gaulle. mais qui est intéressé aujourd'hui par cette histoire ? un jour de juin 2001, un message envoyé par un gamin d'Idron, habitant près du camp depuis quelques mois, et qui un jour, comme à son habitude surfait sur Internet, était tombé par hasard sur le site du Camp d'Idron (ce même site). Son message, dont je vous livre ici la teneur, m'a ému peut être un peu plus que les autres. " je m'appel .......... j'ai 14 ans et j'habite tout près du camp Militaire. je suis tombé par hasard sur votre site. je vais souvent jouer dans le camp avec mes copains. J'étais loin de me douter de l'Histoire de ce camp en ruines. Votre site que j'ai parcouru en entier m'a appris ce que je ne soupçonnais même pas. Je n'irai plus de la même manière jouer dans cet endroit. Merci à lui. " Un automne dans les Vosges " le texte qui suit a été écrit par le Général Jacques Faure au début des années 70. Créé à Fès le 1er mai 1943, le 1er RCP a été constitué à partir de la Compagnie d'Infanterie de l'Air numéro 1. Après maintes Opérations le Régiment est mis à la disposition du Général du Vigier, commandant la 1ere Division Blindé. Il est transporté le 4 octobre à Rupt sur Moselle dans les Vosges. la nouvelle manoeuvre des Vosges tend à déboucher en Alsace vers Guebwiller, au nord , et vers Bussang et Oderen au sud.....Affecté à la 1ere DB du Général Touzet du Vigier, le 1er RCP quitte Valence et rejoint la région de Luxeuil et Faucogney. - La pression Allemande oblige le commandement Américain à renforcer son front Nord en prélevant deux de ces bataillons qui tenaient la forêt de Longegoutte et le village de Ferdrupt. ce repli inatendu, le 2 octobre, contraint les Français à un engagement précipité pour que cette base de départ de l'Action sur l'Alsace ne tombe pas aux mains des Allemands. Notre section de reconnaissance composée uniquement d'Officiers et d'Aspirants, fait mouvement aussitôt . Elle trouve très vite le contact et l'Aspirant Berger est tué. Simultanément , la 8eme Compagnie est transportée en hâte à Rupt. Le 3 à midi elle occupe Fredrupt, la 10eme Compagnie la suit et dans la soirée elle s'enfonce dans la forêt du Gehan où elle est stoppée très rapidement. La 9eme Compagnie la rejoint dans la nuit . Toutes deux font sauter au petit jour la résistance Allemande. La 4eme Compagnie , sévèrement accrochée, est dégagée par la Compagnie d'Appui . Elle se replie sur Ferdrupt. La muraille de verdure qui nous domine est très habitée et solidement tenue par l'ennemi. Notre mission est de déborder le village du Thillot par le Nord, mais les unités Allemandes, masquées par la forêt rendent toute manoeuvre inefficace. Nous risquons de nous faire grignoter par des actions multiples et stériles. il faut sortir de cette impasse. Je me rappelle alors le dispositif adopté par les Allemands dans une situation assez semblable lors des combats précédents la prise de Narvik. Les unités Allemandes sont vraisemblablement installées de part et d'autres de la crête proprement dite et doivent tenir la crête Militaire. Je fais part au Colonel Geille de mes réflexions et lui soumet l'ordre que je pense donner . Il l'aprouve : les compagnies , les unes après les autres, progressent colone par un, le Colonel Geille et moi dirigeant la marche. Les Commandants de compagnie sont surpris par cette progression aussi peu académique, mais comprennent les raisons. La consigne est formelle , silence absolu ! en aucun cas ne se laisser tenter par une action de détail sur un ennemi surpris. Nous devons passer comme des ombres , pour atteindre le col de Morbieu et nous en emparer par surprise, sans avoir été freinés et sans perte. La nuit est si noire sous les sapins que chaque homme doit tenir le précédent par la musette. Gigantesque mille-pattes , le 1er RCP chemine silencieusement à travers le dispositif ennemi , s'arrête , repart. Je cherche à donner au déplacement la lente et uniforme cadence de la marche en montagne. La crête est vide. nous la suivons scrupuleusement . A plusieurs reprises, j'entends des bruits d'armes, à droite , en contrebas. je crains que , dans la monotonie de cette progression certainement saccadée par les dernières unités de la colonne, l'une ou l'autre ne se laisse tenter de faire un coup . Mais non , chacun a compris . La discipline est parfaite et nous parvenons à proximité du Col de Morbieu, un peu avant l'aube. La 10eme Compagnie envoie une patrouille vers le col. Il est occupé par une unité d'Artillerie Allemande qui a aménagé la position. Nous donnons à la 10eme Compagnie l'ordre de prendre le col. Aux premières heures du jour elle se déploie à distance d'Assaut, favorisée par le bruit que font les Allemands , occupés à l'aménagement de leur point d'appui. L'attaque bénéficie d'une surprise totale. la 10eme compagnie enlève la position , sur laquelle de nombreuses armes , dont deux pièces d'Artillerie de 150, sont récupérées. Le premier Bataillon occupe le col de Morbieu dont il doit assurer la défense . Nous continuons la progression avec le 2eme Bataillon vers la hauteur qui domine le village du Ménil. Le 2 / 1 RCP s'installe sur la crête du Midi. Le 6 octobre, les Allemands contre-attaquent . le 1 / 1 RCP au col du Morbieu repousse toutes les attaques. Le col reste au mains des Chasseurs Parachutistes du 1er. Mais l'ennemi parvient à s'enfoncer entre le col du Morbieu et le col de Rhamme , isolant le 1er RCP qui ne peut plus recevoir de ravitaillement ni évacuer ses blessés. Les chevaux de la batterie Allemande sont abattus et leur viande consommée crue, car nous interdisons d'allumer des feux. Coupés de l'arrière , nous effectuons une série de coups de main. Le 7 octobre, la 1ere et 10eme Compagnie renforcent l'élément qui avait pénétré dans le village du Ménil , mais , l'effet de surprise passé, avait été débordé par le nombre. Les unités Allemandes qui décrochent sont prises à partie par la 4eme Compagnie qui leur inflige des pertes sévères ( 2 chars allemands venus en renfort de Cornimont sont mis hors de combat ) L'absence de tout réapprovisionnement en munitions nous interdit de pousser plus avant. Nous sommes toujours isolés dans la forêt du Gehan . Les blessés s'entassent au PC du Régiment sous la pluie et sans médicaments. Le 9 octobre, le 3eme Régiment de Tirailleurs Algériens , réussit à faire passer un convoi d'Ambulance et de camions de ravitaillement. Les opérations de harcèlement peuvent reprendre. Le 15 octobre le Régiment est entièrement maître de la partie Est de la forêt du Gehan . Nous recevons pour mission de nous emparer du COL du MENIL. L'attaque débute le 16, sous une pluie battante. Le col est pris après 3 heures de combat acharné allant jusqu'au corps à corps. La progression reprend en direction de la cote 1008 . Au soir , nous nous en emparons . Le 1 / 1 RCP demeure au col du Ménil et en assure la défense. LA PLUIE TOMBE TOUJOURS , le 17 au soir, les Allemands déclenchent une attaque sur 1008. Ils sont stoppés par le tir de toutes nos armes et par une pluie de grenades. La nuit descend. je retire la 5eme compagnie de son secteur et lui donne mission de se porter sur les arrières de l'ennemi et de l'attaquer au petit jour. Renforcé d'une section de la 10eme compagnie , elle déclenche une contre-attaque vigoureuse qui surprend le Bataillon Allemand, lui infligeant de lourdes pertes , et permet de faire de nombreux prisonniers, dont le Commandant Blessé. Nous pouvons reprendre notre progression vers la cote 1111 . Je fais rejoindre le 1 /1 RCP qui laisse une compagnie au col du Ménil. Nous nous installons définitivement sur 1111. La pluie ne cesse de tomber. Nous repoussons dans la brume plusieurs attaques et , tour à tour , la 5eme et 6eme compagnie dégagent la position. L'état sanitaire du Régiment devient inquiétant . Les évacuations pour pieds gelés , dites pieds des tranchées, se multiplient. Les effectifs ne cessent de fondre. Ils descendent maintenant à 50 pour cent des effectifs du départ. Nous avons 129 tués et 339 blessés , ainsi que 280 évacués pour pieds gelés. Le 21 octobre nous recevons l'ordre de nous replier sur Travexin. C'est nécessaire, bien sûr ! Mais quel crève-cœur d'abandonner la partie quand le col d'Oderen semble si proche et l'Alsace à notre portée. Ne pouvant transporter toutes les armes et les blessés, nous enterrons mortiers et munitions, puis nous nous replions à travers le terrain des derniers combats. TEXTE DE CITATION : Décision numéro 528, sur proposition du ministre de l'Air. Le Général de Gaulle, Président du Gouvernement provisoire de la République Française, Chef des Armées, cite à l'ordre de l'Armée Aérienne LE PREMIER RÉGIMENT DE CHASSEURS PARACHUTISTES " magnifique Régiment à l' âme jeune et ardente, capable de toutes les audaces et de tous les efforts " sous le Commandement du Colonel Geille, remarquablement secondé par le Commandant Faure, vient de prouver, pendant 15 jours ininterrompus de combats pour la conquête des cols des Vosges, à la fois son habilité manœuvrière et sa volonté de vaincre. Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre avec Palme. - La pluie a cessée de tomber, et par la partie du toit effondrée de ce Bâtiment du Camp Militaire d'Idron, je vois un coin de ciel bleu, sans nuages, comme lavé par la pluie d'il y a un instant. Je pense au Commandant Faure, au Colonel Geille, au 1er RCP, à tous ceux qui ont combattus dans les Vosges. Je pense à ce gamin jouant dans les ruines du Camp d'Idron, et qui tout à coup découvre le passé prestigieux de ce Régiment tant d'années après l'abandon du Camp. - La pluie de tout à l'heure, passant au travers de ce toit ouvert aux quatre vents a délavée un coin du sol , laissant apparaître ce qui reste d'une Devise. Oui, ces lieux ne sont plus habités depuis longtemps et pourtant certains jours, dans le grincement des branches d'arbres agitées par le vent, on croirait reconnaître le refrain d'un chant Para. Rêve ou réalité ? En partant je repasse devant le gros rocher, cadeau du Ménil, je croise un homme promenant son chien . Il se dirige vers le camp, dans ses yeux une lueur bien connu , c'est un habitué des lieux , il fait parti de ceux qui pourrait vous racontez , qu' ici .. Cérémonie Commémorative du 1° RCP au MENIL en 1978. L'ALSACE : Place de Jebsheim, Camp Militaire d'Idron, le 21 mai 2005. Parmi les ruines du Camp, dans cette forêt qui fut autrefois la place d'Armes du camp d'Idron, et qui fut baptisée dans les années 70 place de Jebsheim en souvenir des rudes combats que livra le 1er RCP en 1945 pour libérer cette contrée, j'essaie de me frayer un passage . Il y a bien longtemps que cette place d'Armes est abandonnée, le temps a passé faisant table rase de l'histoire. 28 novembre 1944, UN HIVER EN ALSACE : texte écrit par le Général Faure aux début des Années 70. Le 28 novembre 1944 je prends le commandement du 1er RCP, renforcé par les jeunes des Forces Françaises de l'Intérieur. Le 7 décembre nous partons pour l'Alsace.Nos premiers engagements au sein de la 2eme DB sont sévères. nous prenons Wittenheim, Neunkirchen, Bindernheim, solidement défendues et nos pertes sont importantes. le Général de Lattre écrira " les Parachutistes de Faure se trouvent bientôt engagés dans des combats d'une violence inouïe et d'autant plus meurtriers qu'ils ne peuvent disposer du soutien des chars. ils finiront pourtant par rester maîtres de ce village de Wittenheim, mais il leur en coûte des pertes terribles, 33 tués et 147 blessés sur un effectif combattant de 511 Officiers et Chasseurs ! " pour la seconde fois, le Régiment est arrivé à la limite de l'usure. Un court séjour entre le col du Bonhomme et le col de la Schlucht nous replonge dans les Vosges maintenant enneigées. L'entraînement d'autrefois dans le Jura, permet aux patrouilles et au ravitaillement de s'effectuer à ski. Puis aux ordres de la D.F.L nous redescendons dans la plaine de Strasbourg qui n'est plus qu'à 15 km. Engagé à Benfeld, le Régiment conduit les 8 et 9 janvier 1945 de vigoureuses attaques pour dégager ou renforcer des unités encerclées dans les villages d' Herbseheim et de Rosfeld. Puis il est mis à la disposition de la 5eme DB du Général de Vernejoul en vue de la conquête de Jebsheim. Placé sur la bissectrice de l'angle droit formé par le canal de Colmar et le canal du Rhône au Rhin, Jebsheim est une place forte prête à s'opposer à qui voudra franchir l'une de ces deux voies d'eau. C'est dire le prix que lui attache la Wehrmacht. Le 25 janvier , le 2eme Bataillon, le 2/1 RCP, reçoit pour mission de s'emparer du bois du moulin de Jebsheim, base de départ indispensable pour la conquête ultérieure du village. La neige tombe à gros flocons, les Chasseurs du 1er RCP ont revêtus les grands anoraks blanc de leurs tenues d'hiver qui leur descendent jusqu'aux mollets.le bataillon s'infiltre entre les bois de Jebsheim. la température est descendue à moins 20 degrés et les seuls abris sont les trous individuels dans la neige épaisse. Tout le monde est en tenue blanche : Américains , Allemands , et nous !.. les méprises dues à cette uniformité sont nombreuses, notamment celles de l'Artillerie et de l'Appui Aérien. L'Artillerie Allemande se déchaîne sur le bois et le moulin de Jebsheim. nous avons plus de 80 tués ou blessés. dans la matinée du 26 , la 10eme Compagnie perd à elle seule plus de 20 hommes en quelques minutes. Toute la journée du 26 est nécessaire au magnifique 254° Régiment d'Infanterie Américain pour atteindre le village de Jebsheim et y prendre pied, appuyé par le 1er RCP et les chars de la 5eme DB. Le 27 au matin il tient la partie Nord-ouest du village, mais il est écrasé par l'Artillerie Allemande. Successivement , le 1/1 RCP, le " Combat Command " numéro 6 avec les Légionnaires du 3eme RMLE, le 2/1 RCP viennent alimenter la bataille .Mais Jebsheim est la clé de défense de Colmar et l'Allemand apporte la même âpreté à le défendre que l'Allié à le prendre. La lutte est impitoyable , chaque maison est une redoute, chaque soupirail cache un Panzerfaust. A peine avons-nous pris un îlot qu'un reflux de la vague nous le fait perdre. Pourtant , à la grenade, au poignard, au pistolet mitrailleur, l'avance se poursuit , lente et meurtrière. Mais cette journée du 27 n'amène rien de plus que le nettoyage de quelques pâtés de maison.
L'Allemand s'accroche, la bataille se poursuit pendant la nuit du 27 au 28. Au lever du jour, les rues sont jonchées de cadavres écrasés par les chars. Les Artilleries Allemandes et Alliées pilonnent sans arrêt les parties du village tenues par l'ennemi. On se fusille d'une maison à l'autre , tandisque les mitrailleuses interdisent les rues et les carrefours par de longues rafales qui balaient les chaussées. Les chars nous apportent une aide efficace en pratiquant dans les maisons des brèches par où s'engouffrent nos groupes d'assaut. Les Panzerfaust abandonnés par les Allemands sont immédiatement utilisés par les Parachutistes. Des attaques en crochet sont menées par des sections sur les lisières Est du village. Elles permettent de prendre pied dans les maisons dont les défenseurs sont fixés par les attaques frontales des chars. Petit à petit l'ennemi lache pied. Nous le refoulons dans la partie Sud du village et nous faisons de nombreux prisonniers. A 18 heures , le Commandement du C.C.6 peut enfin passer par radio " NOUS TENONS JEBSHEIM " Il semble en effet que le moral de l'adversaire soit en train de flancher et qu'il mettra à profit l'obscurité pour décrocher. Hélas, après une nuit relativement calme les combats reprennent de plus belle le 29. Par deux fois, la première à neuf heures, la seconde à quinze heures, appuyés par une intense préparation d'artllerie, les Allemands, depuis la partie Sud du village qu'ils tiennent encore, se lancent à l'assaut. chaque fois ils seront repoussés. Ils ne parviennent, la seconde fois, qu'à s'emparer de quelques maisons, mais au prix de pertes hors de proportion, et pas pour longtemps. car, portés par leur succès défensif, les Rangers Américains et les Parachutistes Français , dans un dernier effort, puissament épaulés par les chars et l'Aviation, s'élancent vers les derniers retranchements Allemands et conquièrent définitivement la partie Sud du village.( sans oublier le 31° Groupe de FTA ) Au soir du 29 janvier 1945 , JEBSHEIM est à nouveau Français, du moins ce qu'il en reste, des Ruines. Racontant cette bataille le Général de Lattre écrira " Rien ne donne une idée de ce qu'est alors ce malheureux village de Jebsheim. 500 cadavres Allemands en transforment les rues en un véritable charnier. Jebsheim est bien le symbole de la fraternité Franco-Américaine. Il est aussi le symbole de l' Héroisme dépensé pour enfoncer le front Allemand et atteindre la ligne d'où va, maintenant partir l'exploitation décisive. "Nous mêmes y avons 300 hommes hors de combat et les Américains au moins autant. Mais nous avons fait 750 prisonniers, et le 254eme R.I.U.S, plus de 300. Maintenant en effet c'est l'exploitation . Le 2 février direction Colmar. La traversée de JEBSHEIM EST IMPRESSIONNANTE , le soleil a fait fondre la neige et dégeler le sol. De nombreux cadavres traînent encore dans les Ruines, tandisque des centaines de mines anti-chars sont alignés en bordures des rues. Grâce au sol gelé elles n'avaient pas explosées pendant la bataille et pour la première fois les Parachutistes du 1er rendent grâce au ciel de l'extrême rigueur de cet hiver. Le 3 février à 11 heures , le 1er RCP entre dans Colmar . Un dernier coup de boutoir le 18 février 1945 lui permet d'enlever Windensolen, et de terminer en beauté sa campagne d'Alsace. Cité une nouvelle fois à l'ordre de l'Armée aérienne, le premier Régiment de Chasseurs Parachutistes entrera dans l'histoire comme " une Unité Délite au Moral élévé, qui sait imposer sa volonté à l'ennemi, en toutes circonstances " Après un mois de repos dans la région de Lons le Saulnier, le 1er RCP complété et rattaché à la 1ere Armée Aéroportée Alliée , est regroupé le 5 avril au Camp d'Avord en vue de sa mise en condition pour une Opération Aéroportée en Allemagne. L'Armistice signé le 8 mai ne permettra pas la réalisation de ce projet pourtant très attendu par tout le Régiment. Le 1er août 1945, le 1er RCP quitte l'Armée de l'Air pour être désormais rattaché à l'Armée de Terre. Le 1/1 RCP s'installe à Bayonne et le PC et le 2/2 RCP à la caserne Bernadotte de Pau et au Camp d'Idron. Le Colonel Sauvagnac, créateur du Régiment à Fez , en reprend le Commandement. dès février 1946, 2 compagnies partent pour l'Indochine, et le 3/3 RCP est dissout. Le 2 février , anniversaire de la prise de Colmar, le Régiment reçoit des mains du Général Bonjour commandant la 25eme Division Aéroportée , nouvellement crée, la fourragère aux Couleurs de la Croix de Guerre 39 / 45 . En avril 1946, le Régiment rejoint Setif et l'Afrique du Nord qu'il avait quitté 2 ans auparavant. - un coup de vent plus violent que les autres referme la revue Régimentaire oubliée et couverte de poussière. Des Ruines de JEBSHEIM aux ruines du CAMP D' IDRON . combien de Kilomètres, combien d'Années écoulées, combien de morts ! En relevant la tête je m'aperçu que la journée finissait et qu'au loin le soleil se couchait, il donnait au ciel des éclats rouge Amarante, Rouge comme le béret des Parachutistes qui avaient pendant 44 années occupés cet endroit.Le fol espoir un moment entrevu ne viendrait pas. Les hommes allaient démolir le Camp Militaire d' Idron, personne ne viendrait le secourir , pourtant jadis, les Chasseurs du 1er s'étaient lancés à l'assaut d'un Village occupé par l'ennemi. Ce village avait le même nom que la Place d'Armes du Camp d'Idron .... JEBSHEIM Un dernier regard au Mât des Couleurs gisant à terre ,comme gisaient autrefois les Parachutistes du 1er RCP dans les Ruines de Jebsheim. Combien de couche de peinture sur ce Mât, avait dit un jour CJ. Mes yeux embués ne peuvent plus voir dans l'obscurité descendante la revue abandonnée. Il faut quitter les lieux, pour ne jamais y revenir, mais je sais que j'en suis incapable, comme tant d'autres, je reviendrai sur cette terre Idronnaise , même quand il n'y aura plus rien du Camp. Madame le Maire d'Idron a promis d'ériger une stèle sur les terrains du camp en souvenir des Parachutistes. (Mais les promesses n'engagent que ceux qui y croient) En 1976, monsieur Hild Maire de Jebsheim , découvre la Plaque de Baptême de la Place d'Armes du Camp d'Idron en présence de nombreuses Personnalités. Remises de Fourragères, Défilés, Sauts en Parachute, Vin d'Honneur, Repas de Corps, tout cela en présence de la centaine d'Habitants de Jebsheim, des Anciens du 1er RCP et du C.E.C. de Vieux Brisach.
Cérémonies à Jebsheim en juin 1980 ( 1er RCP / CEA )
La Croix du Moulin de Jebsheim
Les tenues . Mannequin type bataille des Vosges : Le Chasseur Parachutiste est équipé du casque standard de l'Armée Américaine type M1, et non du caque de Para type M 1 C, une des seules pièces spécifiques aux Parachutistes à n'avoir été distribuées qu'avec parcimonie par les Américains aux Français. Ce casque porte les couleurs nationales sur le coté droit. Vu la rigueur du climat durant l'hiver 44/45, il à enfilé un t-shirt, la chemise moutarde, le pull-over 5 boutons et au choix sous sa blouse de troupe de montagne réversible il porte le blouson M.41 ou la veste de saut 42. Pour finir de se protéger une écharpe au tour du coup et une paire de gants en laine recouverte de cuir sur la paume de la main. Dans la poche de la blouse l'on peut apercevoir un petit bonnet en laine appelé "Beanie". Notre homme porte le pantalon de combat standard de l'armée de terre Américaine dit "moutarde" en raison de sa couleur, il a revêtu sous ce pantalon un pantalon HBT et un caleçon long. Pour avoir les pieds au sec il a mis par-dessus ses brodequins modèle 43 (Buckle Boot's) ,ancêtre de nos "rangers", une paire "d'Over Shoes" en caoutchouc, fermée par une série de 4 grosses boucles. Ces chaussures peuvent être remplacées par des brodequins de troupe de montagne. En tant que simple homme de troupe, il est doté du fusil semi-automatique GARAND. Porté sur le coté gauche du ceinturon se trouve le poignard M3 dans son fourreau en cuir M6. Un clip de 8 cartouches est pincé à la bretelle de l'arme, ceci afin d'en avoir un directement à porté de main. En 1943, lors du rééquipement par les Américains, tous les hommes du 1er RCP, contrairement aux Paras US, sont équipés d'un pistolet automatique, le célèbre "45", que l'on trouve dans son holster en cuir brun sur le coté droit du ceinturon cartouchière type "homme monté". Le ceinturon cartouchière type "homme monté" diffère du modèle standard par un emplacement pour mettre le porte chargeurs du pistolet sur le coté gauche du ceinturon, il est typique au sein de cette unité. Il a également une gourde et une pochette à pansement accroché au ceinturon. Suspendu au brêlage modèle 36 on trouve une grenade DF MK 2 de fabrication américaine.
Gros plan sur les " OVER SHOES "
Les tenues ALSACE :
Tenue portée lors de la bataille d'Alsace, On peut voir la grenade " MK 2 " accrochée au brelage et le porte chargeurs du " 45 "
Vue de profil du fusil semi-automatique " GARAND " sur ce cliché on peut voir le holster du " 45 " et le poignard M3
- Identique en tout point à la description ci dessus excepté qu'il a recouvert son casque d'un couvre casque blanc, fait "maison". Il n'était pas rare devant la pénurie et le mauvais approvisionnement que les troupes pour se camoufler viennent à prendre des draps blancs pour tailler couvres casques et chasubles. Par dessus ses vêtements pour se protéger au mieux il à mis la capote américaine. Ces mannequins ont été montés d'après photos d'époque, et sont vêtus de tenues représentatives. Mais il est possible de trouver des Hommes du 1er RCP à cette époque portant encore la tenue de saut en tant que tenue de combat, bien que légère et peu approprié aux conditions climatiques de ce rude hiver. Elles étaient généralement gardées en tenue de sortie ou de parade. On trouve aussi des photos les représentant habillés du blouson 41 seul, les bottes de saut sans Over Shoes ou encore les brodequins de montagne ou les Buckle. Boot's.
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