Ce sujet est un historique succin de la bataille de Dien Bien Phu au jour le jour, les témoignages et documents sont extraits de livres écrits par des acteurs de la Bataille, comme le Colonel Pierre LANGLAIS , le colonel BIGEARD , le commandant POUGET , le capitaine BERGOT....
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CHANT CONTRE LES VIETS
►Ðiện Biên Phủ est une petite plaine au Nord-Ouest du Viêt Nam dans la province de Lai Châu dans le haut Tonkin, et dans laquelle se trouve la petite ville de Ðiện Biên Phủ.
Ðiện désigne une administration, Biên un espace frontalier et Phủ un district, soit, en termes francisés, «chef lieu d'administration préfectorale frontalière». En thai, la ville se nomme Muong Tanh.
Elle fut le théâtre d'une violente bataille entre le corps expéditionnaire français, dont beaucoup de Parachutistes et de Légionnaires .
sous le commandement du colonel de Castries (nommé général durant la bataille) et le corps de bataille du Viêt-minh sous les ordres du général Giap.
Cette bataille vit la victoire du général Giap le 7 mai 1954 et fut la dernière de la guerre d'Indochine.
La France quitta la partie nord du Viêt Nam (le Tonkin), après les accords de Genève signés en juillet 1954 qui instauraient une partition du pays le long du 17e parallèle.
L'opération Castor :
Au matin du 20 novembre 1953, dans le cadre de l'opération Castor, deux bataillons de parachutistes français, le 6ème BPC (Bataillon de parachutistes coloniaux) du commandant Bigeard et le 2/1er RCP (2e bataillon du 1er Régiment de chasseurs parachutistes) du commandant Bréchignac s'emparent de Ðiện Biên Phủ, défendue par un détachement peu important de l'armée Viêt-Minh.
Dans les semaines qui suivent, après rénovation de la piste d'atterrissage construite par les Japonais, les Français acheminent par avions hommes, matériel, armes et munitions à Ðiện Biên Phủ.
Cette noria aérienne fonctionne pendant quatre mois pour créer, ravitailler et renforcer le camp retranché.
Le matériel lourd (artillerie et blindés) est démonté à Hanoï, transporté en pièces détachées et remonté à l'arrivée.
La préparation Viêt-Minh :
Le Viêt-Minh fait acheminer une importante logistique par les flancs des montagnes qui entourent le camp sur des bicyclettes.
L'assaut :
L'assaut est déclenché le 13 mars contre le point d'appui "Béatrice" tenu par le 3/13 DBLE (3ème bataillon de la 13e Demi-Brigade de Légion étrangère) commandé par le commandant Pégot.
Cinquante mille hommes avec une artillerie, principalement composée de mortiers, nombreuse et efficace submergent au bout de 56 jours les 12 000 Français du camp retranché. Les avions, venant de Hanoï, étaient en limite de rayon d'action, gênés de surcroît par une météo capricieuse (mousson).
Les soldats viêt-minh qui avaient creusé sous Éliane 2 une longue galerie, ( sape ) y font exploser plus de 900 kg de TNT, quelques heures avant que la garnison française ne soit définitivement submergée, le 7 mai 1954.
Les plans des Français :
Acculé à des positions défensives, l'état-major français avaient pour ordre de résister en attendant une éventuelle "Opération Vautour" qui consistait à faire intervenir l'armée américaine et ses bombardiers B-29 afin de détruire les positions vietminhs. Les états-majors des deux pays ont même envisagé d'utiliser la bombe atomique pour arriver à leurs fins, si les bombardements conventionnels venaient à échouer.
Les responsables politiques américains ont abandonné cette option, à l'approche de la conférence de paix de Genève afin de ne pas aboutir à une situation de non-retour.
Mais ce n' est pas la seule raison : en effet, les U.S.A. avaient besoin de l'autorisation du Congrès pour intervenir sur Diên Biên Phù et, d'après le général Bedell Smith (qui répondait aux suppliques de l' ambassadeur de France outre-Atlantique) « le succès dépend de l'acceptation de Londres »[1]. « Churchill reçoit M.Massigli (ambassadeur de France) dans la matinée du 27 avril, (...) et lui dit :"' Ne comptez pas sur moi.' (...) J' ai subi Singapour,' Hong-kong, Tobrouk. Les Français subiront Diên Biên Phù." » [1]. Cet épisode est, avec celui de la crise des missiles de Cuba et du blocus de Berlin, l'une des trois crises majeures de la guerre froide où les deux superpuissances américaines et soviétiques étaient proches de basculer vers un conflit majeur.
Le bilan :
On estime à près de sept mille le nombre des Vietnamiens tués pendant la bataille. L'armée française compte 1 750 morts dans ses rangs mais, sur les 10 863 prisonniers faits par le Vietminh, la plupart décèdent en captivité. La France ne récupère que 3 290 rescapés, quatre mois plus tard. Ceux qui auront le mieux survécu étaient les blessés lourds car ils n'eurent pas à subir la marche forcée de 700 km et furent pris en charge par la Croix-Rouge. Les autres ont été internés dans un camp d'emprisonnement et avaient des conditions de survie très défavorables. Ainsi leur alimentation quotidienne se limitait à une boule de riz pour ceux qui étaient valides, et pour ceux agonisants, une soupe de riz. Les prisonniers devaient également subir le matraquage de la propagande communiste, avec enseignements politiques obligatoires.
Le destin exact des 3,013 prisonniers d’origine indochinoise reste toujours inconnu. ( ? ) |
la bataille débute le 13 mars 1954 |
13 mars 1954
L'assaut est déclenché le 13 mars à 17 heures contre le point d'appui "Béatrice" tenu par le 3/13 DBLE (3ème bataillon de la 13e Demi-Brigade de Légion étrangère) commandé par le commandant Pégot. Tout de suite tout le monde se rend compte de la gravité de la situation, COMMENT les viets ont-ils fait pour acheminer une telle artillerie sur les hauteurs ?
16 MARS 1954
Largage sur la DZ "Simone" du 6ème bataillon de parachutistes coloniaux (Bigeard).
En fin d'après-midi, les deux compagnies thaïes du BT 3 qui tenaient "Anne-Marie 1 et 2" évacuent ces positions sans combat.
17 MARS 1954
La 6e Antenne chirurgicale parachutiste est larguée sur la fournaise, à très basse altitude, 200 mètres et s'implante près du bataillon THAÏ.
14 morts à l'antenne centrale, visée et touchée par deux obus.
Le 17 mars, après la disparition des collines Anne-Marie 1 et 2, les deux PA Anne-Marie 3 et 4 sont intégrés au dispositif des Huguette sous le nom de H 6 et H 7.
18 MARS 1954
Harcèlement de l'artillerie VM. Anne-Marie 4 et 5 deviennent "Huguette 6 et 7". Le PA Huguette 7 est occupé par une compagnie du 5ème BPVN (Rondeau).
Un médecin convoyeur de l'Armée de l'air est grièvement blessé dans son Dakota, détruit sur la piste.
40 tués parmi les blessés et les infirmiers à l'antenne qui est à nouveau touchée.
Huguette 6 est occupé le 18 mars par une compagnie de marche du 1/2 REI (lieutenant François) H 7, par la 1ère compagnie du 5e BPVN du lieutenant Rondeaux.
19 MARS 1954
Des avions tentent de se poser sur la piste pour évacuer les blessés. Malgré les croix rouges peintes sur les carlingues, l'artillerie ennemie tire sur eux. Un seul réussit sa mission.
20 MARS 1954
Nombreux Harcèlement sur les points d'appuis
. Cinq Dakota évacuent 132 blessés.
en dépit des assurances prodiguées, les artilleurs français n'ont pas réussi à museler les canons ennemis ni même à les localiser.
le Colonel PIROTH, responsable des batteries s'est suicidé le 15 mars .
le camp retranché est désormais un champ labouré où tout mouvement de jour est sanctionné par une salve .
21 MARS 1954
L'ennemi creuse des tranchées vers les collines de l'est.
depuis le début de la bataille l'évacuation des blessés pose problème .
après la destruction d'un hélicoptère pourtant équipé de croix rouges au dessus d'Isabelle, les évacuations de jours sont abandonnées.
elles vont se poursuivre de nuit jusqu'au 28 mars.
elles seront définitivement abandonnées après l'incendie d'un DAKOTA .
dès lors la survie des blessés ( près de 4000 ) va devenir la principale préoccupation des médecins et le cauchemar de ceux qui s'entassent dans les tranchées, les boyaux et les abris, prévus pour seulement 200 hommes.
les chirurgiens feront des prodiges, opérant dans des conditions épouvantables et dramatique.
22 MARS 1954
Violents accrochages au sud, à mi-chemin d'Isabelle.
Dans le point d'appui "Isabelle", à 4 km du réduit central, les parachutistes et les légionnaires du 3ème Etranger, ont fourni le dernier carré de défenseurs de Diên Biên Phu.
24 MARS 1954
Le 6ème BPC accroche des éléments ennemis installés entre Claudine et Isabelle. Huguette "6" est étroitement investi au nord de la piste d'aviation.
25 MARS 1954
Huguette 7 est harcelé depuis les collines "Anne-Marie". Le 8ème choc est accroché entre Dominique 1 et 2.
Initialement, les points d'appui " Huguette " 1, 2, 3, 4 et 5 sont tenus par le 1° bataillon du 2ème régiment étranger d'infanterie (1/2 REI) du commandant Clemençon
Ce sont des hérissons indépendants les uns des autres dont la mission est de couvrir à l'ouest la piste d'aviation.
Le 17 mars, après la disparition des collines Anne-Marie 1 et 2, les deux PA Anne-Marie 3 et 4 sont intégrés au dispositif des Huguette sous le nom de H 6 et H 7.
H 6 est occupé le 18 mars par une compagnie de marche du 1/2 REI (lieutenant François) H 7, par la 1ère compagnie du 5e BPVN du lieutenant Rondeaux.
Huguette 7 est attaqué le 30 mars. Le PA résiste jusqu'au 2 avril au matin.
Huguette 6 est aussitôt attaqué. Ce PA va résister jusqu'au 18 avril.
Les atterrissages de jour deviennent impossibles, et c'est de nuit, avec les risques que cela comporte, que les appareils devront se poser.
Au bout de quelques jours, il faut renoncer complètement. Les risques sont trop grands et trop d'avions sont touchés. Le dernier hélicoptère fut abattu au décollage le 23 mars.
Le dernier avion réussira à enlever quelques blessés le 26 mars.
26 MARS 1954
GIAP procède à un étouffement méthodique de la base en creusant un réseau de tranchées tentaculaires qui enserrent les points d'appui. L'ennemi s'infiltre ainsi dans le camp. Les tranchées qu'il creuse sont destinées à isoler les différents centres de résistance et à leur servir de base de départ, à l'abri des coups, pour les assauts des points d'appui. Il ne relâche jamais ses efforts, harcelant et bombardant chaque jour les positions.
Opération de dégagement d'Huguette 7 menée par le BEP et le 5ème BPVN. ( le BAWOUAN de Botella )Le lieutenant Rondeau est blessé et remplacé par le capitaine Bizard.
27 MARS 1954
Les unités s'emploient à attaquer et reboucher les tranchées ennemies aux abords de la piste.
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28 mars 1954
Les unités d'intervention lancent vers l'ouest une opération de destruction de batteries antiaériennes installées de Ban Ong Pet à Ban Pc (au pied d'Anne-Marie). Y participent : éléments d'attaque, 6ème BPC et 8ème choc. Appui 1er BEP. Protection et recueil, 1/2ème REI. Les chars d'Isabelle (Préaud) interviennent en fin d'après-midi. L'ennemi perd 400 tués, 20 prisonniers et plusieurs mitrailleuses et canons.
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Cette photo a fait le tour du monde, elle représente quelques uns des commandants des bataillons paras engagés a DBP.
de gauche a droite , Botella 5eme BPVN ( le bawouan ) Bigeard 6eme BPC Tourret 8eme choc. Langlais et Seguin-Pazzis. . manque à gauche , Guiraud.
le 28 mars, BIGEARD et son bataillon donnent l'assaut aux pièces de D.C.A implantées à l'ouest du camp retranché, avec le 8° choc, le 1° B.E.P. et l'appui des Shaffee de l'escadron HERVOUËT .
au lever du jour 2 compagnies du 6° B.P.C. sont sur leurs bases de départ.
dès que les appuis d'artillerie ont cessé, elles s'élancent .
l'ennemi ne tarde pas à réagir et les engagements sont extrêmement durs et coûteux , il y a de nombreuses pertes, mais à 5hoo l'opération est terminée, les paras ont culbuté un bataillon viet .
venus d' " ISABELLE " les shaffee du lieutenant PREAUD viennent appuyer le peloton du lieutenant MANGELLE pour couvrir de leurs canons le repli des bataillons parachutistes.
le 28 mars, un DAKOTA sanitaire se pose à Dien Bien Phu, ce sera le dernier !
endommagé au sol, il ne pourra redécoller.
L'infirmière convoyeuse de l'équipage, Geneviève de GALARD, est à bord.
Elle restera parmi les combattants. Son dévouement et son courage feront l'admiration de tous.
le 28 mars 1954 Geneviève de Galard part pour un nouveau décollage avec l'équipage du commandant Blanchet, le commandant en second du groupe de transport Béarn , ils arrivent vers 5 heures 45 au dessus de Dien-Bien-Phu , la visibilité est trés mauvaise et l'avion sera endommagé a l'atterrissage empêchant l'avion de redecoller avec son chargement de blessés. l'avion sera définitivement détruit par l'artillerie ennemi le lendemain, laissant a Geneviève le privilège d'être la seule femme du camp retranché. Après les terribles combats du 31 mars, le vietminh contrôle la piste d'aviation et désormais, plus personne ne pourra quitter Dien-Bien-Phu.
A l'époque en Indochine il y avait 4 groupes de transport : le Franche-Comté , le Béarn , le Sénégal , et l'Anjou. le groupe Sénégal était commandé par le commandant Louis de Saint Marc , le frère d'Hélie de Saint Marc.
les convoyeuses de l'air volaient sur C47 ( Dakota ) ou JU52 ( Junker ) surnommé la Julie.
29 MARS 1954
Les 6ème BPC et 5ème BPVN ont créé un nouveau point d'appui en arrière d'Eliane 1 : Eliane 4. Les Viets resserrent leur pression sur les collines de l'est.
Au plus fort de la bataille, entre deux assauts et parmi le fracas des explosions, les viets avec des hauts-parleurs, haranguent les assiégés et les invitent à la désertion. Ils s'adressent surtout aux légionnaires dont ils connaissent l'esprit aventurier et aux troupes nord-africaines et africaines, peut-être plus sensibles aux arguments anti colonialistes qu'ils emploient. Ils promettent la vie sauve aux déserteurs, des avantages matériels à ceux qui rejoindront leurs rangs et une libération rapide.
Ils encouragent également la rébellion et disent vouloir réserver un accueil particulièrement chaleureux à ceux qui, avant de déserter, auront retourné leurs armes contre leurs chefs colonialistes. Des tracts sont également jetés dans les points d'appui. Ces actions restent sans effet.
Le soleil revenu incite les unités à revoir leurs défenses . LANGLAIS lui même effectue une reconnaissance sur les collines de l’est, les DOMINIQUE et sur ELIANE 1 et 2 .
Les DOMINIQUE sont tenus par un seul bataillon, le 3° bataillon du 3° R.T.A. , quelques 500 tirailleurs fatigués et mal armés et de toute évidence pas assez nombreux pour tenir cette position désormais en première ligne mais aussi essentielle pour la défense , surtout DOMINIQUE 2 qui du haut de ses 505 mètres offre des vues sur l’ensemble du camp retranché .
La même observation est faite à propos des ELIANE qui couvrent directement les PC et ne sont occupées que par un petit bataillon , le 1° bataillon du 4° R.T.M.
Dès son retour LANGLAIS prescrit aux paras de se préparer à renforcer la défense de ces pitons . Le BAWOUAN de BOTELLA sur DOMINIQUE 1 et le B.E.P. sur ELIANE 2 .
Installation terminée pour le 30 mars à la nuit, ajoute-t-il !
Le 30 mars va débuter la 2° offensive , ce sera la bataille des 5 collines . 3 divisions viets au complet vont passer à l’attaque . L’offensive va porter sur l’ensemble des positions du camp retranché .
Après une nouvelle préparation d'artillerie très intense, le Vietminh se lancera à l'assaut des principaux points d'appui .
Dominique 2 et Eliane 1 tomberont aux mains de l’ennemi .
30 MARS 1954
Le Colonel Langlais est allé inspecter Dominique et Eliane. Il décide de faire relever la garnison de Dominique 1 par la 4ème compagnie du 5ème BPVN et de renforcer Eliane 2 par la 1er compagnie du 1er BEP.
Les relèves ne sont pas encore arrivé quand se déclenche l'offensive ennemie. La préparation d'artillerie commence à 17h00. Une pièce de 155 et 4 pièces de 105 sont détruites dans leurs alvéoles. Les Viets montent à l'attaque à 18h45. Ils occupent sans coup férir Eliane 1 et Dominique 2.
A 21 heures, il s'achèvent de réduire Dominique 1. Ils échouent devant Dominique 3. Et sur Eliane 2, légionnaires et marocains plient, mais ne lâchent pas. A 22 heures, la division 308 attaque Huguette 7. A minuit, la division 316 a pris pied sur les "Champs Elysée", au pied d'Eliane 2. Elle ne peut arriver au sommet de la colline.
Le capitaine MARTINAIS commande la 4° compagnie du 5° BPVN , il a quitté ses emplacements vers 4h00 et par la RP 41 il s’est dirigé vers DOMINIQUE 1 .
Les parachutistes de MARTINAIS ont entamé l’ascension de la piste montant vers la crête et c’est alors que l’enfer se déchaîne.
Mortiers et canons de tous calibres expédient sur l’ensemble des collines et des points d’appui obus, torpilles , qui explosent partout en même temps .
L’offensive générale de GIAP vient de commencer, elle met en action l’ensemble des 3 divisions qui attaquent partout en même temps .
Il est 17 heures, au nord la division 308 monte à l’assaut des deux HUGUETTES 6 et 7 avec pour objectif final, le rush sur la piste d’aviation qui la mènera au cœur du dispositif .
Au nord-est la division 312 monte à l’assaut des DOMINIQUE 1 et 2 , tandis qu’un troisième régiment doit s’infiltrer en force à travers le goulet séparant ces deux collines.
Au sud-est la division 316 a reçu mission de s’emparer des deux ELIANE 1 et 2 .
Sous l’impulsion de MARTINAIS et de ses cadres, les parachutistes se sont élancés pour tenter de coiffer DOMINIQUE 1 avant l’arrivée des viets .
Ils n’y parviendront pas . Les tirailleurs de la 11° compagnie ont été culbutés et refluent semant le désordre parmi les paras .
En dépit des efforts de MARTINAIS la panique s’installe et gagne . MARTINAIS lui même disparaît dans la tourmente .
Sur DOMINIQUE 2 le même drame se produit en même temps . la nuit tombe .
Tout à coté sur les ELIANE , se produit un drame analogue . Avançant sous le feu , les régiments de la division 316 ont jailli sous le nez des marocains au moment où ceux ci relevaient le front après avoir subi pendant une heure un bombardement d’une violence inouïe . une section lâche pied et par la brèche ainsi créée les avant gardes ennemies coiffent le sommet de la colline, alors la défense d’ ELIANE 1 s’effondre et craque par pans entiers pendant que le 6° BPC et le Bawouan sont étagés sur ELIANE 4 .
En moins de 2 heures , les cinq collines de l’est ont changé de mains .
Tout le dispositif français a été démantelé , maintenant les viets peuvent débouler vers la rivière et pénétrer jusqu’au PC .
Etonnamment l’ennemi ne saisira pas sa chance et encore aujourd’hui, aucun historien ne peut dire pourquoi !
A 11 heures du soir le Colonel de CASTRIES et le Colonel LANGLAIS dressent le bilan .
IL EST CATASTROPHIQUE ! hormis HUGUETTE 6 et 7 qui résistent encore aux assauts de la division 308, aucun des points d’appui attaqué n’a tenu .
La seule solution qui reste est de s’accrocher aux positions secondaires et de résister sur place en attendant l’aube .
Des renforts ont été promis par HANOÏ , le 2° bataillon du 1° R.CP par exemple, LANGLAIS le réclame avec insistance, mais quand enfin, à partir du 01 avril, le 2/1 R.C.P. du commandant BRECHIGNAC sera largué, il n’aura comme avenir que de se préparer à bien mourir aux cotés de ses camarades .
on parle aussi de faire donner l’artillerie sur les positions nouvellement conquises par les viets .
Et pourtant , cette nuit là le sort de la bataille et du camp retranché, contre toute attente n’est pas scellé .
Personne ne le sait mais il repose entre les mains de deux lieutenants qui, seuls au milieu de la débâcle ont gardé leur sang-froid .
A peine l’ordre de LANGLAIS de pilonner le somment des collines a-t-il été transmis qu’une voix s’élève dans les hauts parleurs !
ICI le lieutenant LUCIANI du B.E.P , je tiens encore le sommet d’ ELIANE 2 .
Et en effet les bérets verts de la 1° compagnie ont tenu malgré l’assaut donné par le régiment 98 de la 316 .
A cet instant la bataille des cinq collines a changé de sens car dès qu’il a capté le message de LUCIANI , BIGEARD a envoyé à la rescousse deux de ses compagnies de combat , la 2° de TRAPP et la 3° de LE BOUDEC qui a remplacé JACOBS tué 2 jours plus tôt .
Puis il lance dans les haut-parleurs, de façon à être entendu aussi des viets, cette phrase restée fameuse !
« TANT QUE J’AURAIS UN HOMME VIVANT JE NE LACHERAI PAS ELIANE 2 »
un autre lieutenant a contribué à sauver DIEN BIEN PHU du désastre cette nuit là .
Il s’appelle Paul BRUNBROUCK et il est artilleur .
A 11 heures du soir il a reçu l’ordre d’évacuer DOMINIQUE 3 jugée trop en pointe et de détruire ses canons s’il n’arrivait pas à leur faire traverser la rivière .
Il refuse usant pour cela de mots définitifs car l’heure n’est pas à l’aménité.
Rassemblant autour de lui les éléments d’infanterie, tirailleurs ou paras du Bawouan rescapés de DOMINIQUE 1 et regroupés par le sergent BELLENCONTRE , BRUNBROUCK fait ouvrir le feu sur le régiment ennemi qui déferle dans le goulet de la RP 41 et se rue à l’attaque , Puis il débouche à zéro .
DOMINIQUE 3 est sauvée et avec elle la partie nord du camp retranché.
Surpris par l’intensité de la riposte les viets se réfugient dans une tranchée que la veille LANGLAIS avait fait miner .
Jusqu’au 7 mai, DOMINIQUE 3 restera aux mains des français .
Paul BRUNBROUCK ne pourra pas s’en réjouir, il sera tué le 12 avril à son poste de combat .
Le 31 mars le jour se lève . Sale , gris , triste. La bataille se poursuit toujours pour la conquête d’ ELIANE 2 .
Les Paras, bérets rouges ou verts tiennent désormais la partie centrale du piton ………..
Le général COGNY annonce à qui veut l’entendre que DIEN BIEN PHU est foutu, pourtant le camp retranché va tenir encore de nombreux jours en dépit des conditions effroyables où les hommes se battent à un contre dix.
les chefs paras de DIEN BIEN PHU vont même lancer des opérations de reconquête des points d’appui perdus .
désormais le monde entier a les yeux rivés sur DIEN BIEN PHU !
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31 mars 1954
Huguette 7 tient toujours. Eliane 2, qui a reçu le renfort de toutes les compagnies disponibles, résiste encore. A 10 heures, une contre-attaque française tente de réoccuper Dominique 2 et Eliane 1 (8ème choc et 6ème BPC). Faute de renforts, ces unités se replient avec de lourdes pertes à 15h00. A 17 heures, l'attaque reprend sur Eliane 2. Mais la garnison résiste toute la nuit.
Simultanément, les positions qui protègent l'extrémité nord du terrain d'aviation, sont attaquées : la bataille des "Huguette" commence.
Les blessés continuent à s’entasser dans les abris, malgré la fatigue et le pilonnage de l’artillerie, les antennes chirurgicales fonctionnent sans trêve .
Le jour s’est levé, morne et blafard, il ne s’agit plus maintenant d’unités constitués, mais de frères d’Armes qui disputent à l’ennemi le plus petit bout de terrain .
Tout ce que la garnison de Dien Bien phu compte de soldats disponibles ira cette nuit et les nuit suivantes, à la lumière des lucioles, se battre pour ELIANE 2 .
La parole de BIGEARD a été entendue, les morts s’entassent par dizaine, amis et ennemis confondus .
La bataille va durer 107 heures, 107 heures pendant lesquelles sans une minute de répit, bataillon après bataillon les BO DOÏS de la division 316 vont s’obstiner à donner l’assaut.
Ils partent des pentes d’une petite colline qui prolonge vers le nord-est la croupe d’ ELIANE 2 , il y a parfois tellement de monde sur cette portion de terrain que les combattants l’ont surnommée les Champs Elysée .
Les paras du 8° ont tenté de reconquérir DOMINIQUE 2 , ils y sont parvenus, mais faute de renfort ils ne peuvent s’y maintenir .
Toute la journée LANGLAIS a essayé de convaincre HANOÏ de larguer le 2/1 R.C.P. dont la présence permettrait de reconquérir durablement DOMINIQUE 2 , le plus vital des pitons périphériques .
Mais HANOÏ a tergiversé , le R.C.P. sera largué demain … MAIS DEMAIN c’est tellement loin…………
Et pendant ce temps, un peu partout , sur HUGUETTE 7 , sur les ELIANE , sur DOMINIQUE 2 , paras et légionnaires se font tuer sur place .
A HANOÏ les paras de BRECHIGNAC qui savent le prix des heures perdues, pleurent de rage impuissante .
Finalement, la mort dans l’âme, TOURRET autorise les survivants de sa 8° compagnie à se replier du sommet de DOMINIQUE 2 .
De la même façon, BIGEARD autorise les rescapés de la compagnie TRAPP à abandonner le sommet d’ ELIANE 1 .
Au nord-est, les combats se poursuivent sur les HUGUETTE 6 et 7 .
La division 308 dont s’était l’objectif a cru pouvoir enlever HUGUETTE 7 , mais il n’en fut rien .
La 1° compagnie du 5° Bawouan aux ordres du capitaine BIZARD a rejoint la veille les légionnaires d’HUGUETTE 7 .
BIZARD après avoir demandé vainement des renforts à LANGLAIS a décidé de se défendre seul .
Au petit matin, BIZARD a contre-attaqué et bouté dehors le régiment 88 .
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tant que j'aurai un homme vivant je ne lâcherai pas ELIANE 2 , le commandant BIGEARD, ici sur la photo avec le grade de colonel. |
01 avril 1954
Fait-il encore jour ? fait-il déjà nuit ? tout se ressemble, le jour s’étiole sous un ciel bas chargé de pluie et de menaces.
La pluie est balayée par la couleur jaune des lucioles qui descendent en se balançant au bout de leur parachute et font basculer le ciel .
Qu’importe au fond le jour ou la nuit ? sans désemparer les hommes se battent sur ELIANE 2 .
Au matin, le 1er BEP et une compagnie du 8ème choc reprennent les "Champs Elysée". Huguette 7 partiellement évacué par Bizard est "traité" par l'artillerie.
A l'aube, le capitaine Bizard contre-attaque et réoccupe la totalité de sa position.
A 17 heures, Bizard est relevé par une compagnie du 1/2ème REI (Spozio). Au cours de la journée, les survivants du 1/4ème RTM sont regroupés dans un PA intermédiaire entre Huguette et Claudine. Ce PA prend le nom de Lily.
A 17 heures, la division 316 reprend son attaque sur Eliane 2 où légionnaires-paras du BEP, paras franco-vietnamiens du 6ème et du 8ème choc, légionnaires du 1/13ème DBLE et Marocains se battent depuis soixante heures. ¨
Eliane 2 tient, mieux défendu par un renfort de légionnaires parachutistes, elle résiste à toutes les attaques.
Après 107 heures de combats ininterrompus, les Viêts se retireront d'eux-mêmes le 4 avril au matin.
ELIANE 2 tiendra jusqu’au 6 mai , elle disparaîtra dynamitée par les viets qui depuis plusieurs jours y creusaient une sape .
C’est sur ELIANE 2 que l’armée populaire du Viêt-Nam choisira d’ériger le monument commémoratif de la bataille de Dien Bien Phu .
Dans la journée les DAKOTA commencent à larguer les paras du 2/1 R.C.P. du commandant BRECHIGNAC .
Le commandant atterrit dans les barbelés .
Il faudra 2 autres largages pour que le bataillon se retrouve à peu près au complet .
Dans peu de temps les compagnies du 2/1 R.C.P. seront engagées au profit d’HUGUETTE 6 qui est en train d’agoniser . ( compagnie CLEDIC puis compagnie MINAUD )
Le PC du bataillon va rejoindre celui du 5ème BPVN sur Eliane 4 et la position passe aux ordres de BRECHIGNAC .
Durant tout le mois d’avril le dispositif viêt-minh se renforce autour du camp retranché . les uns après les autres les points d’appui sont asphyxiés par un réseau de plus en plus dense de tranchées , alors que le ravitaillement aérien des positions françaises devient de plus en plus problématiques .
¨ Injustement méconnus , les soldats Vietnamiens qui se sont battus aux cotés de leurs frères d’Armes, paras et légionnaires ou tirailleurs, méritent que l’oubli ne s’installe pas .
02 AVRIL 1954
A l'ouest, Huguette 7 tombe à 2 heures.
Il restait 16 légionnaires en état de combattre sur le "PA en étoile".
A l'aube, Eliane 2 tient toujours.
En revanche, le petit PA "Françoise" posé, isolé, à l'ouest, a vu sa garnison (des Thaïs) s'évaporer dans la nuit.
A 18 heures, deux bataillons viets arrivent au pied des "Champs-Elysées". Ils soutiennent leur effort toute la nuit. Huguette 6, en première ligne, est également attaqué.
Le largage du 2/1ème RCP se poursuit.
la base aéroterrestre, que l'ennemi domine à courte portée depuis Dominique 2, a dû être sensiblement réduite et les liaisons avec Isabelle sont devenues impossibles.
Les parachutages sont de plus en plus exposés aux feux de l'adversaire.
Les pertes sont très importantes et de très nombreux blessés s'entassent dans les antennes chirurgicales où les médecins opèrent dans des conditions invraisemblables.
Leur inlassable dévouement et leur disponibilité seront exemplaires, de même que celle du Commandant GRAUWIN , responsable du triage.
La vie est telle dans les souterrains des antennes chirurgicales que beaucoup de blessés préféreront rejoindre leurs camarades sur les pitons .
Les unités parachutistes présentes à DIEN BIEN PHU .
Aux deux bataillons paras présents au début de la bataille , le 1° B.E.P. et le 8° CHOC , cinq autres unités viendront partager leur sort et selon la formule consacrée « crever avec les copains »
Le 5° B.P.V.N. , le 6° B.P.C. , le 2/1 R.C.P. le 2° B.E.P. , et la presque totalité du 1° B.P.C.
C’est à DIEN BIEN PHU, plus qu’ailleurs que la fraternité d’Armes aura été la plus grande et la légende des paras la mieux servie .
Les Artilleurs paieront eux aussi un lourd tribut à la bataille . ils ne cesseront le feu que toutes munitions épuisées !
L’aviation a eu elle aussi une grande part dans la bataille, que ce soit l’Armée de l’Air ou l’Aéronautique Navale . chasseurs F8 , BEARCAT , BOMBARDIER B26 , ou PRIVATEER ont été présent dans le ciel de DIEN BIEN PHU .
Un matin, le père HEINRICH qui s’aventure parmi les combattants , portant sur lui la Sainte Communion qu’il distribue à ceux qui le souhaitent à genoux dans la boue immonde d’une tranchée, a la surprise de voir arriver 2 Viets qui demandent le baptême …
Car Dieu est là, plus présent que jamais , étendant sur ces hommes qui meurent une main apaisante .
Jamais dans les annales de l’histoire ne se sera vu un tel combat .
Qu’est-ce qui pousse ces hommes à tenir, à refuser l’inéluctable, si ce n’est l’honneur !
ELIANE 2 tient toujours, bataillon après bataillon les viets s’y cassent les dents . A la lumière des lucioles larguées sans cesse par les DAKOTA les paras et les légionnaires repoussent l’échéance ……… TANT QUE J’AURAIS UN HOMME VIVANT …….
Le commandant CLEMENCON qui commande l’ensemble des «HUGUETTE » leur a fait passer un message bref, impératif : TENEZ Jusque au BOUT …. Sans espoir d’êtres secourus !
L’histoire est en marche, elle s’écrit à DIEN BIEN PHU avec un grand H .
Partout en France et en Indochine des volontaires d’un saut se présentent pour aller rejoindre les copains.
Ils savent que DBP est perdu et pourtant ils seront plus de deux mille à se porter volontaire .
LES CENTRES DE RESISTANCE :
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03 AVRIL 1954
03 avril à DBP
Après quatre-vingt-dix heures de combat ininterrompu, ELIANE 2 tient toujours.
Au soir, nouvelle attaque d'HUGUETTE 6.
La compagnie Desmons, du 8ème choc se porte à sa rescousse par le "drain" de la piste. Pris à revers, les Viets se replient.
Largage de la fin du 2/1ème RCP sur le PA central.
Les tirs d'artillerie viet sont continus et concentrés sur le périmètre réduit de la garnison.
Au cours des combats, acharnés, soutenus à un contre dix, les médecins du 2e Bataillon Etranger Parachutiste et du 1° bataillon du 1° R.C.P. sont blessés mais regagnent leur poste de secours.
Après 36 heures de combat sans désemparer la division 308 a réussi à prendre d’assaut le point d’appui en étoile .
Maintenant HUGUETTE 6 est seule , tout au bout du dispositif , sentinelle perdue à 2 km de tout appui !
Et pourtant GIAP n’attaque pas tout de suite. Ce jour là 3 avril, il a fait son bilan : sa division 316 est toujours empêtrée dans le bourbier d’ ELIANE 2 et sa division 308 est sortie amoindrie des combats d’HUGUETTE 7 .
Seule la 312 est à peu près en état de combattre si l’on excepte le régiment 165 qui s’est fait étriller devant les canons de BRUNBROUCK .
Pour faire face à l’assaut HUGUETTE 6 ne dispose que des 86 légionnaires du capitaine RASTOUIL , du 3° bataillon de la 13° DBLE rescapé de BEATRICE , d’une section du peloton d’élèves gradée du 2° R.E.I. du capitaine PHILIPPE , et d’une centaine de volontaires formant une compagnie de marche aux ordres du lieutenant FRANCOIS .
Moins de 250 combattants . ce sont eux qui pourtant pendant 15 jours vont tenir la position face aux assauts de plus en plus meurtriers de la division 312 .
Bientôt le ravitaillement de la position deviendra impossible .
La bataille pour la 5° colline ( ELIANE 2 ) continue, la position n’est plus qu’un effroyable terrain vague où la terre est gorgée de sang et de débris humains .
04 AVRIL 1954
A l'aube les Viets évacuent d'eux-mêmes les "Champs-Elysées". La bataille pour Eliane 2 est terminée. Elle a duré cent sept heures.
La bataille des Huguette commence: à la tombée de la nuit, quatre bataillons d'infanterie appuyés par un bataillon lourd repartent à l'assaut d'Huguette 6.
La compagnie Bailly du 8ème choc est envoyée à la rescousse appuyée par deux chars. La compagnie Clédic, du 2/1ème RCP larguée la veille prend position dans la partie du P.A. toujours tenue par quelques éléments.
Depuis ce matin les viets de la division 316 ont d’eux mêmes quittés les « champs élysées »
La bataille pour ELIANE 2 s’est achevée .
Maintenant tous les regards se portent vers HUGUETTE 6 .
L’attaque a débutée le 04 avril au soir, très vite les légionnaires de RASTOUIL ont des difficultés à faire face .
Les viets surgissent de partout sans se soucier des pertes !
En renfort pour HUGUETTE 6 , TOURRET et son bataillon qui malgré de lourdes pertes dans les combats de DOMINIQUE 2 et depuis le O2 avril sur ELIANE 2 est le plus à même géographiquement d’intervenir .
TOURRET désigne la compagnie DESMOND .
Les viets qui n’attendaient pas cette contre attaque reflues en désordre, accordant à HUGUETTE 6 un répit jusqu’au lendemain .
L’attaque reprend, meurtrière, cette fois les viets se méfient , ils ont postés un bouchon au débouché du drain et les paras sont bientôt cloués au sol !
En contre attaque pour HUGUETTE 6 , LANGLAIS fait appel à BRECHIGNAC et à son 2/1 R.C.P.
BRECHIGNAC envoie immédiatement la compagnie CLEDIC .
CLEDIC est un solide breton qui ne se pose pas de questions superflues . On lui a confié une mission et il la mènera à bien .
Les Bo doïs se replient, poursuivis par les paras de CLEDIC bien au delà du raisonnable
………
dans quelques heures les paras du capitaine MINAUD du 2/1 RCP iront rejoindre RASTOUIL sur HUGUETTE 6 .
05 AVRIL 1954
Au matin, aidé par Le PAGE (6ème BPC) CLEDIC du 2/1 R.C.P. achève la reconquête d'Huguette 6.
il est relevé par la compagnie MINAUD (2/1 R.C.P). Le même jour, Giap renonce aux attaques frontales et donne des directives pour l'étouffement de la position.
Après quelques difficultés avec ses troupes dont certaines auraient refusé de donner l'assaut "mouvement droitiste caractérisé" dira le Général GIAP le commandement vietminh qui a subi de lourdes pertes, ralentit son rythme d'attaques massives à partir du 6 avril.
Mais il poursuivit inlassablement son travail de creusement de tranchées et d'encerclement. Au 1er mai, on estimera leur longueur totale à 400 Kms. Cette stratégie d'étranglement, assortie d'attaques ponctuelles et de harcèlements incessants, grignote les défenses. Elle oblige le commandement à resserrer progressivement le dispositif. Les tirs d'artillerie viet sont continus et concentrés sur le périmètre réduit de la garnison.
L’aide de la Chine au Viêt minh s’est accrue de façon significative durant la bataille .
Plus de 5OO camions Molotova ont été mis à la disposition de l’armée populaire , qui sans cesse, ont acheminé ravitaillement et munitions jusqu’aux portes mêmes de la vallée .
Dans le camp français au contraire, le ravitaillement et le largage des munitions est devenu un problème en même temps que la superficie du Camp retranché se réduisait .
Les parachutages en effet, tombent de plus en plus chez l’ennemi .
Il va être bientôt question d’envoyer des renforts aux assiégés à travers la jungle .
On parle de la colonne du colonel GODART qui va le 14 avril se mettre en route depuis MUONG SAÏ et tenter de remonter par la vallée de la NAM OU jusqu’au confluent de la NAM YOUM ( la rivière de DIEN BIEN PHU )
Cette opération baptisée CONDOR est plus connue sous le nom de « colonne CREVECOEUR » du nom de celui qui en a eu l’idée .
Le projet de cette colonne va apporter une bouffée d’espoir à la garnison de DIEN BIEN PHU , mais elle va très vite se heurter à des difficultés considérables ……………
UNE COROLLE SUR BEATRICE
Ils sont là, Paras, sanctifiés dans la fournaise,
Ceux de Saint Cyr, de Sidi bel Abbés, de Pau,
Ces soldats devenus gisants couverts de glaise,
Faisant front en refusant de courber le dos...
Mille corolles éclatent soudain dans un ciel rougi,
Puis s'étalent et fleurissent comme un champ au printemps,
Les vieux copains ont sauté, le Viet a bondi,
A Paris le Député va au Parlement...
C'est la boucherie, l'agonie, la fin des temps,
On se bat avec les mains, les morts font rempart,
Les balles trouent les chairs, se frayent un chemin sanglant,
L'Indochine toute entière prend deuil de son histoire...
Le silence s'est fait, terrible, oppressant, repu,
Comme une marée, les Jaunes ont envahi la piste,
Des Régiments entiers de Preux ont disparu,
Paras amoureux d'une fille nommée Béatrice...
Le vent en colère se lève et l'orage grondit,
Saint Michel de ses ailes recouvre d'une auréole,
Ceux qui, brevetés ou pas, sautèrent dans la nuit,
Pour l'honneur, la fidélité à une parole...
Bérets rouges, verts, bleus, une corolle pour Béatrice,
Le lendemain, la France étonnée, endeuillée,
Par mille corolles de blanc linceul sur Béatrice,
Apprit qu'à Diên Biên Phu, ils s'étaient sacrifiés...
06 avril 1954
Bizard et sa compagnie relèvent Minaud sur Huguette 6. La défense d'Eliane 2 est confiée au 1/13ème D.B.L.E , commandant COUTANT .
On peut s’étonner du peu d’effet de l’aviation française dans cette bataille divers éléments firent que l'aviation ne joua jamais dans la bataille le rôle déterminant que l'on espérait : distance limite en Km et en heures entre Hanoï et Diên Biên Phu (350 Kms x 2 = 700 Kms), évolution inattendue de la bataille terrestre, météo souvent défavorable, relief élevé et chaotique de la zone de Diên Biên Phu, difficile à survoler, densité de la végétation qui offrait au vieminh des abris naturels impénétrables aux vues, intensité de la DCA ennemie enfouie sous d'épaisses protections ou dans des cavités naturelles inaccessibles des falaises calcaires abruptes du flanc de la montagne.
Dans ces conditions l’appui attendu ne sera jamais à la hauteur des espérances .
Hanoï envisage de faire sauter un autre bataillon parachutiste sur DIEN BIEN PHU pour renforcer la garnison et ainsi pouvoir mener des opérations de contre-attaque pour récupérer certains points d’appui perdus ! en haut lieu on parle du 2° B.E.P.
La garnison de DIEN BIEN PHU s’est enterrée pour tenter d’échapper au pilonnage incessant de l’artillerie Viêt-minh .
Les journées se passent, pour tous, terrés dans les trous, réduisant leurs activités au minimum, chaque extravagance, comme sortir la tête de l’abri du parapet, étant sanctionnée par un coup de canon sans recul, tiré de l’observatoire avancé de DOMINIQUE 2 .
Les liaisons indispensables jusqu’au PC se font se font par bonds de boyau en boyau .
La vie reprend à la nuit où pour certains il s’agit de repérer et récupérer les parachutages essaimés au hasard sur le périmètre et qu’il faut recenser et acheminer à destination selon s’il s’agit de munitions ou de ravitaillement . Pour d’autres il s’agit de faire des interventions au profit des positions harcelées .
DU 07 AU 09 AVRIL 1954
Dans les derniers jours d'avril la pluie fait son apparition. Elle transforme les tranchées en bourbiers et fait s'effondrer certains abris. Les obus viets provoquent des coulées de boue aux effets dévastateurs.
Le 9 avril va commencer le largage du 2° B.E.P (Lissenfelt).
LANGLAIS et BIGEARD ont décidé de reprendre ELIANE 1 aux Viêts .
Au matin du 10, deux compagnies s'élanceront à la reconquête d'Eliane 1 (compagnie TRAPP et Le PAGE, du 6° B.P.C )
Les tranchées ennemies enserrent complètement HUGUETTE 6. Le capitaine BIZARD tient le P.A.
Dans la nuit, commence le largage du 2° BEP .
du 10 au 11 avril 1954
Au matin du 10, deux compagnies parachutistes s'élancent à la reconquête d'Eliane 1 .
(Trapp et Le Page, 6ème BPC). La colline est entièrement occupée.
Au soir, Charles et Minaud (2/1 RCP) prennent la relève.
Ils encaissent le choc de la contre-attaque viet.
A 23 heures, Bigeard lance deux compagnies du BEP (Martin et Brandon) suivies de deux des compagnies du 5ème BPVN (Guilleminot et Pham Van Phu). A l'aube, une compagnie du 2ème BEP vient à la rescousse ( Lecour-Grandmaison / Martin ). Au matin, Eliane 1 est toujours tenu.
La reconquête d’ ELIANE 1 :
A 9 heures, après une sévère préparation d’artillerie, suivi d’un pilonnage des avions de l’aéronavale, les paras de BIGEARD s’élancent .
Très vite la compagnie TRAPP qui a foncé en tête se trouve bloquée sur les pentes .
Le S/C BALLISTE est tué. Le PAGE fait alors déborder la 1° compagnie .
la section BESSONNEAU grimpe et rejoint la section FLAMEN qui a progressé dans la tranchée d’assaut.
Les paras sont arrivés au sommet, mais c’est l’enfer sur ELIANE 1 , en dépit de la préparation d’artillerie qui s’est abattue sur lui, le bataillon Viêt-minh se défend farouchement , et , pour progresser les paras sont obligés de livrer des combats singuliers où le courage est le seul vrai critère .
l’air est saturé de bruits, de poussière, de fumée. Partout des hommes tombent .
Presque tous les chefs de sections sont tués ou blessés, et pourtant les paras continuent de progresser, ils étaient au départ à peine 160 contre tout un bataillon .
Au milieu de l’après midi le point d’appui ELIANE 1 est conquis, mais déjà la contre attaque Viêt se prépare.
Au soir deux compagnies de 2/1 R.C.P. la 1° et la 2° ( CHARLES et MINAUD ) viennent relever les paras du 6 ° B.P.C. , mais l’ennemi n’a pas accepté sa défaite et se rue à l’assaut .
en 3 heures les deux compagnies du 2/1 R.C.P. ont perdu la moitié de leur effectif, les radios appellent à l’aide, les sections n’en peuvent plus, CHARLES et MINAUD ont été blessés à leur tour .
et pourtant toute la nuit les paras du 2/1 R.C.P. soutiennent le choc .
le 11 avril à midi c’est encore le 6° BPC qui se voit contraint de remonter sur ELIANE 1 , relevé à la nuit par la 2° compagnie de « LOULOU» MARTIN du B.E.P.
Les Viêts sont partout, acharnés et coriaces .
BIGEARD qui craint par dessus tout de voir tomber ELIANE 1 , sans cesse attaqué de toutes parts fait appel à toutes les unités disponibles pour TENIR QUOI QU’IL ARRIVE !
Son appel est entendue, nouvellement arrivée, la compagnie DELAFOND du 2° B.E.P. monte à l’attaque suivie de près par la 3° compagnie du BAWOUAN .
« contre les Viêts, contre l’ennemi, partout où le combat fait signe, soldats de France, soldats du pays, nous remonterons vers les lignes ………
ELIANE 1 sera tenu désormais jusqu’au bout, soit par le 2 /1 R.C.P. soit par les légionnaires du 1° bataillon de la 13° D.B.L.E.
OUI , ELIANE 1 sera tenu jusqu’au 6 mai, dans la nuit, où les Bérets Rouges du Capitaine TREHIOU s’engloutiront ………………………….
12 avril 1954
A 7h00 du matin les survivants des bataillons Viêts qui se sont battus toute la nuit au prix de lourdes pertes et qui n’ont pu reprendre ELIANE 1 se retirent . Ils étaient pourtant 8 fois plus nombreux que les français .
Giap a destitué le colonel qui n'a pu reprendre Eliane 1.
A 18 heures, deux bataillons "frais" se lancent à l'attaque, Ils sont repoussés .
Fin du largage du 2° B.E.P. ainsi que 135 tonnes de matériel .
Les paras du 2/1 RCP rescapés qui ont résisté sur Eliane 1 sont fondus en une seule compagnie aux ordres du sous-lieutenant LEGUERRE / LEGUENNE .
La 1° compagnie du 2/1 R.C.P. du lieutenant PERIOU monte sur ELIANE 1 .
Les relations entre le colonel LANGLAIS à DBP et le colonel SAUVAGNAC à HANOÏ s’enveniment un peu plus par messages interposés .
LANGLAIS reproche à SAUVAGNAC sa méconnaissance de la situation et son extrême application du règlement .
(Je le cite) réservé colonel SAUVAGNAC . STOP . prends connaissance de votre message en rentrant d’ ELIANE 1 , prise hier et contre-attaquée toute la nuit . STOP . Il me prouve que vous n’avez encore pas compris la situation . STOP . je répète qu’il n’y a plus ici ni G.O.N.O. ni G.A.P. . STOP . mais seulement 3000 combattants dont les piliers sont les paras . STOP . qui au prix d’un héroïsme et de sacrifices inouïs tiennent tête aux 4 divisions de GIAP . STOP . Le sort de l’Indochine se joue à DIEN BIEN PHU . STOP . devriez comprendre que la bataille ne peut être alimentée que par renforts parachutés . STOP . brevetés ou non . STOP .
Le temps est maussade et la plaine, assommée par les tirs de harcèlement, semble émerger d’un mauvais sommeil .
Il flotte en permanence une sorte de brouillard jaunâtre fait d’humidité , de poussière et de cordite , plein de cette odeur grasse et fade de poudre et de cadavres en décomposition.
Depuis début avril les morts ne sont plus enterrés .
DIEN BIEN PHU s’éveille tard. Dès l’aube , au moment où les Viêts retournent dans leurs abris, les fantassins , paras , légionnaires , tirailleurs …….. s’effondrent aussitôt dans leurs trous où ils sombrent dans un sommeil de bête .
Tout à l’heure, à 17h00 tout recommencera , ou plus exactement la guerre retrouvera son rythme destructeur.
Une fois la nuit tombée,le DAKOTA luciole interviendra au profit d’un point d’appui attaqué ……………..
Les Viêts veulent en finir et tous les soirs ils remontent à l’assaut d’ ELIANE 1 .
Tous les matins ils en redescendent un peu plus meurtris . ils ne passent pas et la division 316 s’use les dents sur les paras et les légionnaires qui s’accrochent à ce piton dévasté . ils ne sont même pas une centaine mais ils ne lâchent rien !
A l’autre bout de la vallée la division 308 s’émousse sur HUGUETTE 6 . sur ce point d’appui , depuis maintenant 2 semaines les paras du BAWOUAN et les légionnaires , à peine 180 combattants avec à leur tête le Capitaine BIZARD soutenu par RASTOUIL et FRANCOIS .
Ils sont maintenant complètement isolés du reste de DIEN BIEN PHU , ils sont assiégés coupés de tout …………..
L’agonie d’HUGUETTE 6 se prolonge ! mais BIZARD ne se rendra pas ………….
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13 avril 1954
Cette nuit, 71 hommes dont une antenne chirurgicale et 66 tonnes de matériel ont pu être largués sur ELIANE 1 .
Le lieutenant BOULINGUEZ commandant la 6° compagnie du 2° B.E.P a relevé LECOUR GRANDMAISON sous des rafales d’obus .
Deux compagnies, une du 2° B.E.P. et une du 2/1 R.C.P. gardent la petite colline bouleversée .
Au petit matin, profitant des traînées de brumes, le capitaine BIZARD fait reboucher la tranchée Viêt-minh devant HUGUETTE 6 et la mine !
A la tombée de la nuit le harcèlement s’intensifie, la corvée de ravitaillement pour HUGUETTE 6 subit des pertes importantes .
La piste d’aviation est coupée en son tiers par une tranchée Viêt-minh creusée à l’explosif .
Toutes les sonnettes d’ISABELLE trouvent le contact ……………….
Les blessés :
Nous savions que la bataille des 3 HUGUETTES serait perdu, mais au prix de telles pertes chez l’ennemi qu’il ne pourrait pas la baptiser victoire .
De notre coté, cette résistance acharnée, ces contre-attaques si souvent victorieuses restent les pages glorieuses , mais trop peu connues d’une histoire écrite par les sept bataillons de Légion et de Parachutistes engagés dans ces combats .
Et les rangs de ces bataillons se creusaient chaque jour davantage, les blessés s’accumulaient dans l’hôpital souterrain du commandant GRAUWIN , les catacombes .
Il arrive au combat que les hommes à bout de résistance souhaitent la bonne blessure qui les envoie momentanément dans un hôpital de l’arrière .
Mais à DIEN BIEN PHU bonne ou mauvaise blessure conduisait à l’horreur des catacombes et si les blessés pouvaient compter sur l’admirable dévouement des chirurgiens et de l’unique infirmière, il n’y avait pour eux depuis la fin mars aucun espoir d’évacuation .
Je revois le long boyau fangeux , éclairé par quelques bougies ou s’ouvrait le trou sombre des abris et les niches creusées à même la paroi, parfois sur plusieurs étages où étaient enfournés les blessés .
Là aussi le moral était bon, je me souviens un jour avoir découvert tout au fond d’une galerie où régnait une obscurité complète, à la lueur de ma torche électrique, un commandant de compagnie, le capitaine MINAUD du 2/1 R.C.P.
Blessé une première fois sur HUGUETTE 7 , une seconde fois sur ELIANE 1 , il avait conservé son commandement et je le croyais encore valide, lorsque je le vis sur un grabat, son pied était broyé, il me dit simplement « je viens d’être touché pour la troisième fois , cette fois je suis HS »
Cette affaire de blessés qui s’entassaient dans les abris dans des conditions épouvantables avait en son temps provoqué une grosse émotion en France et dans le monde .
On évoquait la barbarie Viêt ………….
GIAP faisait la guerre, et quand on fait la guerre on ne fait pas de sentiments .
Il savait que ces blessés étaient le plus lourd handicap du camp retranché.
Si l’on m’avait donné le choix entre l’arrivée d’un bataillon de renfort ou les évacuations des blessés, j’aurais choisi sans hésiter les évacuations .
Il ne pouvait donc pas y avoir de compromis .
« Notes de Pierre LANGLAIS »
14 avril 1954
Le commandant du camp retranché prend contact avec HANOÏ .
Ce télégramme reprend les lignes de celui du colonel LANGLAIS envoyé au colonel SAUVAGNAC .
Texte du télégramme du général de CASTRIES au général COGNY à HANOÏ .
Sort du G.O.N.O. sera joué avant le 10 mai , quels que soient les règlements sur l’entraînement au saut en parachute .
Vous signal effectifs :
1/13° DBLE, ½ REI , 3/13 DBLE , tenant face ouest sont respectivement 354 , 380 , 80 .
¼ RTM à deux compagnies tient le sud ouest .
bataillons paras dont effectifs actuel à 2500 tiennent les autres faces et constituent les ultimes réserves d’interventions .
évolution des travaux ( tranchées ennemi ) menace HUGUETTE 1 et HUGUETTE 6 .
tentative de dégagement de HUGUETTE 1 menée ce matin s’est heurtée à nombreuses zones minées entre HUGUETTE 1 , HUGUETTE 2 et 5 et à des tirs d’artillerie .
sera reprise à la tombée de la nuit en même temps que la réparation de la piste d’atterrissage.
A 8 heures le poste du régiment Viêt-minh N° 102 annonce des mouvements importants .
J’insiste encore pour largage chaque nuit de 05 avions de personnels . STOP et FIN
Signé de CASTRIES .
Ce 14 avril à DBP .
Les branches de la tenaille de tranchées qui enserre HUGUTTE 6 se rapprochent .
La tranchée venant de l’est mord déjà sur la piste d’aviation .
Devant HUGUETTE 1 l’ennemi a ouvert au bungalore une brèche de 03 mètres de large dans le réseau .
Une opération partie d’ EPERVIER et de HUGUETTE 5 tente de déloger les Viêts .
Elle échoue !
Le harcèlement des canons de 105 se concentre sur les positions de batteries , la zone des PC et la zone des dépôts .
240 tonnes dont 50 de vivres sont larguées .
Le G.O.N.O. compte 45 sorties-feu à son actif .
Sur HUGUETTE 6 les lieutenants RASTOUILLE et MERIC se sont rassemblés autour de BIZARD pour partager une boîte de ration en guise de dîner .
Un obus de mortier a explosé au milieu du groupe, RASTOUILLE est tué , MERIC grièvement blessés . Les autres ont des égratignures .
Le ravitaillement des PA HUGUETTE 6 et 1 prend des proportions inquiétantes , il faut mener de véritables opérations pour les ravitailler !
Pour franchir 200 mètres il faut 4 heures.
Pour atteindre HUGUETTE 6 , ce qui reste d’un bataillon de légionnaires a du se battre toute la nuit .
A SAÏGON le général PARTRIDGE est reçu par NAVARRE . Il semble tout ignorer de l’opération VAUTOUR .
à Saïgon à Hanoï, depuis le 10 avril tout le monde pense que DIEN Bien Phu et foutu.
et pourtant, ce qui reste de la garnison de Dien Bien Phu va tenir, tenir au delà de l'imaginable .
Paras , Légionnaires , Tirailleurs , Artilleurs, a peine 3500, continuent à défier 4 divisions Viêt-minh dont les effectifs sont régulièrement complétés .
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15 AVRIL 1954
Le 8 BPC , partant d’épervier , va tenter de reboucher la tranchée qui coupe la piste d’aviation .
La compagnie PHILIPPE de la 13° D.B.L.E attaques les ouvrages ennemis au centre du triangle HUGUETTE 1 , 5 et 2 . Les Viêts ont construit là un véritable point d’appui avec blockhaus .
Les légionnaires se replient sans avoir pu les déloger .
Sorties d’ISABELLE pour combler les tranchées Viets-minh .
Le harcèlement sur le centre continue.
58 sorties-feu de l’aviation , 250 tonnes sont parachutés sur le périmètre du camp retranché .
Il y a 691 blessés à l’hôpital, le double sur les points d’appui , pour 19 médecins .
Au conseil des ministres à Paris il est question de la promotion du colonel de CASTRIES et des propositions de nominations qu’il a demandé pour ses subordonnés .
LES VOLONTAIRES D’UN SAUT :
Il n’y a pratiquement aucun paras dans l’avion, enfin je veux dire aucun paras brevetés, et ce soir les passagers vont effectuer leur premiers saut au dessus de DIEN BIEN PHU , en plein combat !
Ils ne regrettent pas cet enthousiasme qui leur a fait effectuer un pas en avant ce matin au rapport quand le sous-officier de semaine a demandé des volontaires .
Ils n’en ont pas eu le temps, ils ont été aussitôt saisis par le tourbillon des formalités administratives et signature de l’acte de volontariat , constitution du paquetage et, à la nuit tombée, embarquement à bord d’un camion pour le terrain d’aviation de Bach Maï .
Regroupés dans un hangar, ils ont découvert d’autres volontaires ………..
Je me demande si j’aurais peur ?
PEUR ? ça oui, je peux te l’assurer, mais la vraie question n’est pas celle là !
Tu devrais plutôt te demander comment tu vas te débrouiller avec ta peur ……
Dominer sa peur ! tout est là …. Et ce n’est pas si simple .
Peut-être ont-ils dormi ? en tout cas les passagers du DAKOTA ont rêvé , un mauvais rêve nauséeux qui leur a laissé dans la bouche un goût de cendres, ils se sentent gauches, empêtrés dans les sacs qui leur brisent le dos, ce parachute trop ajusté, cette musette qui distant les cuisses et leurs poches gonflées de ce qu’ils apportent , comme une offrande à leurs copains de DIEN BIEN PHU , le courrier la gnole, le tabac …….
« DEBOUT , ACCROCHEZ »
« dans deux minutes hurle le largueur »
le DAKOTA exécute un virage serré puis se stabilise .
« DCA hurle quelqu’un » le DAKOTA tangue, vibre, les moteurs changent de régime ….
DIEN BIEN PHU n’est plus très loin, on en aperçoit les lueurs orangées .
Plus les secondes passent plus les mailles de la DCA se font serrées, les traceuses arrivent de tout coté.
On aperçoit maintenant ISABELLE , plus que 60 secondes , puis c’est la croix lumineuse, un feu rougeâtre allumé par les amis au sol .
Et c’est le GO , ils ont l’impression de plonger vers l’enfer, maintenant le bruit des explosions parvient distinctement à leurs oreilles, en dessous d’eux DIEN BIEN PHU brûle, les obus percutent la terre dans un roulement d’apocalypse, Oui DIEN BIEN PHU comme chaque nuit est attaqué, comme chaque nuit Paras et légionnaires qui se battent à 1 contre 10 repoussent l’échéance ………..
ils disaient...
Ils disaient
La colonne Crèvecoeur
Viendra
Ils disaient confiants
Des milliers d'avions
Arriveront
Et puis, sans espoir
Pour rien, pour la gloire
Ils ont tenu le coup
Jusqu'au bout
Pendant que Monsieur Bidault parlait
Eux mouraient.
16 avril 1954
Au petit jour, 7 coolies sur les 35 partis hier soir de HUGUETTE 2 , et portant chacun un jerrycan d’eau potable , franchissent la chicane de barbelés de HUGUETTE 6 .
Encore ne portent-ils que cinq jerrycan , soit un quart de litre par homme et par jour. Avec la chaleur et le combat il en faudrait au minimum 2 litres par jour !
Entre HUGUETTE 5 et HUGUETTE 1 les Viêts ont poussé une nouvelle tranchée d’Ouest en Est, qui atteint la piste d’aviation .
A HUGUETTE 2, les légionnaires de la 1/13 DBLE compagnies VIARD et CHOUNET qui ont relevé le 2° REI, adoptent les mêmes méthodes et commencent à creuser un boyau vers HUGUETTE 1 au Nord .
Les tranchées Viet-minh et française vont se couper en croix .
Le harcèlement a définitivement abandonné son régime économique .
215 tonnes ont été larguées, mais malheureusement beaucoup chez l’ennemi , les français en récolteront à peine la moitié .
Les niveaux de réserve sont alignés à 2 jours de vivres, cinq unités de feu pour les canons de 105 , six pour les canons de 120 , et une unité de feu pour les deux pièces de 155 qui font maintenant du tir direct sur les ouvrages Viet-minh de ce qui fut pour les français DOMINIQUE 2 .
A la tombée du jour, cinq compagnies de légion vont essayer de faire passer un convoi de ravitaillement en eau à HUGUETTE 6 .
Après 10 heures de combat le convoi entre sur le point d’appui .
A une heure du matin les Viêts lancent un coup de main surprise sur ELIANE 1 à l’heure habituelle de la relève .
Ils tombent sur un os , CLEDIC et PERIOU du 2/1 RCP qui se relèvent l’un et l’autre une nuit sur deux .
Largage dans la nuit de 80 légionnaires dont 60 parachutistes qui effectuent pour l’occasion leur premier saut .
Ces volontaires d’un saut contribueront à la légende « DIEN BIEN PHU » , en effet ces volontaires savaient que les carottes étaient probablement cuites dans la cuvette, mais ils voulaient à tout pris rejoindre les copains et tirer la dernière cartouche avec eux .
Après la bataille, le colonel LANGLAIS voudra que ces volontaires d’un saut puissent recevoir le brevet para, le colonel SAUVAGNAC au nom du règlement s’y opposera , laissant courir ainsi un contentieux avec LANGLAIS commencé depuis le début de la bataille ou les deux hommes par messages interposés ne cessèrent de s’opposer .
A HANOÏ , un télégramme du Général ELY transmet la nouvelle de la promotion du Colonel de CASTRIES et de ses principaux adjoints .
A la citadelle, réunion pour mettre au point l’opération « CONDOR » .
Il s’agit de l’opération étudié par le colonel de CREVECOEUR et qui consiste à pousser quatre bataillons de Laotiens des bases aéroterrestres de Muong Saï et de la Nam Bac vers Muong Khoua à quatre jours de marche de DIEN BIEN PHU .
En cas de réussite , les 3 derniers Bataillons Parachutistes en réserve à HANOÏ seraient largués en tête de colonne dans la cuvette de Sop Nao où LANGLAIS et VAUDRAY se sont tendu la main à Noël .
Au PC à DIEN BIEN PHU , tous s’accordent à dire que le ravitaillement de HUGUETTE 6 coûte beaucoup trop cher , et en effet la dernière opération de ravitaillement a autant coûté en hommes et en munitions qu’une opération de contre-attaque .
Il est impossible de renouveler un tel effort toutes les nuits ………..
17 et 18 avril 1954
Pour évacuer HUGUETTE 6 il est convenu que les défenseurs attendront le 1° B.E.P. chargé d’ouvrir la route.
Un bataillon Viêt s’est installé en bouchon face au sud, dans les tranchées .
Les Paras-Légion prennent pied dans la première tranchée mais les bo-doï ont creusé des trous et il faut les déloger un par un . ils sont 250 légionnaires contre 1000 Viêts .
Au matin le B.E.P. n’a pas franchi la deuxième ligne de tranchée et il compte une centaine de tués et de blessés .
LANGLAIS alerté à 4 heures du matin préfère donner l’ordre de repli, il pense une fois le jour levé lancer une nouvelle attaque renforcée aux ordres de BIGEARD .
BIGEARD a pris le commandement de l’opération de dégagement d’HUGUETTE 6 .
Le 1° B.E.P. a serré les rang et deux compagnie du 8° de TOURRET sont venus se joindre à lui .
Mais le Lieutenant-Colonel BIGEARD, nouvellement promu, n’est pas convaincu . Pour sauver 150 hommes il faudra en sacrifier …… le double !
A 6 heures 30 , il lance une nouvelle attaque sur la première tranchée ennemi qui est fortement tenue .
Il n’insiste pas et à 7 heures 30 il donne l’ordre de repli .
Reste à annoncer la mauvaise nouvelle au CNE BIZARD qui attend sur HUGUETTE 6 ;
Le commandant CLEMENCON qui commande les « HUGUETTE » lui explique .
Vous êtes libre de prendre la décision que vous jugerez utile !
BIZARD acquiesce, et il prend aussitôt la décision de tenter la sortie ……..
En 10 minutes il détruit toutes les armes qu’il ne pourra emporter .
Homme par homme ses sections rampent hors du poste et s’alignent à 30 mètres des Viêts .
Au signal, tous bondissent en avant et franchissent en courant les tranchées ennemies .
Soixante rescapés sur les 120 qui prirent le départ se jettent dans les tranchées de HUGUETTE 2 .
La première compagnie du 5° B.P.V.N. se reforme à 2 sections .
Le rythme du harcèlement se maintient .
210 tonnes de matériels, de vivres et de munitions sont larguées sur le camp retranché, mais 30 tonnes tombent chez les Viêts et le ramassage qui se fait à dos d’homme ne peut guère en rassembler plus d’une vingtaine dans les dépôts .
sur les points d’appui on se sert directement dans les caisses qui tombent à proximité .
le capitaine CHEVALIER du 1/13 D.B.L.E. part pour relever le 2° R.E.I. sur HUGUETTE 1 , il ne peut franchir les cents derniers mètres .
de Paris, le Général ELY télégraphie à DIEN BIEN PHU .
je ne vois matériellement pas, en tout cas, la possibilité d’augmenter par des moyens français votre potentiel de transport aérien, même simplement en ce qui concerne la personnel .
La messe est dite, les moyens français ne suffisent plus à alimenter la bataille, ni en armement ni en personnel combattant .
Tous les regard sont désormais tournés vers les américains, mais aussi sur la conférence de Genève qui devrait bientôt s’ouvrir …………….
19 avril 1954
Après une nuit de combat, Chevalier arrive sur HUGUETTE 1 et relève spozio. Pour se replier, celui-ci perd la moitié de son effectif restant.
Les faits .
A 8hoo du soir le 4 a quitté les limites du point d’appui central et se glisse vers HUGUETTE 2 .
Devant elle, fermée par la silhouette lugubre du curtiss commando, un no man’s land lugubre où le viêt attend, tapi dans l’ombre .
Une heure plus tard regroupée face au nord, la 4° compagnie est au contact. Elle se bat, sans désemparer , trois heures durant, pour essayer de passer .
Mais l’ennemi ne veut pas courir le risque de laisser se fortifier la position est les mitrailleuses lourdes donnent de la voix, relayés par les mortiers, taillant dans les rangs des légionnaires des coupes sanglantes .
A minuit le capitaine CHEVALLIER appelle à l’aide .
Malheureusement pour lui toute l’artillerie de DIEN BIEN PHU est hypothéquée par ELIANE 1 qui une fois encore vient d’être attaquée et s’efforce de tenir.
A l’aube, comme promis, les 105 et les 120 se déchaînent enfin et commencent à matraquer les positions ennemies .
En avant crie CHEVALLIER, et les légionnaires font sauter à la grenade et au lance flamme les casemates qui obstruaient le chemin .
A la lumière du jour la compagnie CHEVALIER finit par franchir les tranchées ennemies qui la sépare d’HUGUETTE 1 .
A dix heures elle s’enferme sur le point d’appui dont sont sortis les survivants du ½ R.E.I.
Sur les 120 hommes que comptaient la 4° Compagnie, 40 ont été tués ou blessés .
Pour tenir le point d’appui, le capitaine CHEVALLIER ne dispose plus que de 80 hommes .
Sur HUGUETTE 1 CHEVALLIER a pris ses dispositions pour tenir aussi longtemps que possible sans espoir d’être aidé ni même secouru .
Comme ses légionnaires il est sans illusions .
La 4° compagnie ne quittera jamais le point d’appui, pendant 4 jours il est attaqué en permanence, Au jour il disparaît dans la fumée des explosions , écrasé sous un déluge d’obus de tout calibre.
A la nuit les fantassins montent à l’attaque .
A mi distance entre HUGUETTE 1 et 2 les Viêts ont creusé une position défensive très forte .
Le 1/13 DBLE capitaine COUTANT relève ou renforce sur les HUGUETTES le R.E.I. de CLEMENCON .
A la 13 restent huit officiers valides et sept au deuxième étranger .
La première compagnie du 1/13 DBLE tient HUGHETTE 5 .
Le harcèlement sur le camp retranché a été régulier tout le jour sauf entre 16 et 17 heures où il s’est acharné sur le PC de CASTRIES .
136 tonnes ont été larguées, des colis tombent chez l’ennemi .
20 AVRIL 1954
Pendant la nuit les patrouilles ont accroché autour de nos positions .
OPERA, le PA à l’est de la piste d’aviation a été alerté à 3h45 , mais après une violente riposte l’ennemi n’a pas insisté .
Un coup de main au nord-est d’Isabelle a permis de combler les tranchées .
Enfin une centaine d’hommes a été parachuté, ce sont pour la plupart des légionnaires volontaires et sans brevet parachutiste , mais le tiers d’entre eux, soit deux DAKOTA, a été largué entre CLAUDINE et ISABELLE, soit chez l’ennemi .
La 1° compagnie du 5° BPVN va s’installer dans le drain de la piste, un peu au sud d’OPERA .
NIVEAUX DES DEPOTS :
Deux jours de vivres, sept unités de feu pour 10 pièces de 105 , trois unités de feu pour les 155 .
21 AVRIL 1954
La nuit a été relativement calme, les Viêts ont bien lancé une attaque vers HUGUETTE 1 mais assez mollement .
Devant ELIANE 1 le 2/1 RCP a lancé un coup de main .
70 hommes ont été largués sur le camp retranché .
le gros problème du jour est le ravitaillement d’HUGUETTE 1 .
le PA est maintenant complètement investi , appuyée par deux chars, une compagnie de la 13° DBLE quelques section du REI et du BEP , tentent toute la journée de desserrer l’étreinte .
depuis la fin de leur deuxième offensive et plus précisément de leur double échec devant HUGUETTE 1 , les viêts ont renoncé aux assauts en force.
Ils creusent tranchées après tranchées , faisant un réseau tentaculaire par où ils s’infiltrent , enserrant, étouffant la position .
Sur HUGUETTE 1 le capitaine CHEVALIER tient toujours, il rend compte par radio .
« j’ai dépensé 3000 grenades à main et plus de la moitié de la dotation en munition ! je peux tenir encore une nuit , deux peut-être ……….. »
au PC on s’efforce de le réconforter, mais on ne peut rien lui promettre, tous et CHEVALIER le premier savent que le combat est sans espoir .
d’ailleurs où prendre des hommes pour contre attaquer ou relever CHEVALIER ?
où sont les Paras et les Légionnaires ? tous les bataillons de Paras et de Légion sont exsangues, à bout de force .
Le docteur GRAUWIN a déjà parlé de soldats relevés sur leur point d’appuis qui se sont écroulés, sans blessure apparente, ils n’ont rien, ils sont morts .
L’agonie d’HUGUETTE 1 continue , CHEVALLIER a regroupé ses 60 légionnaires restants dans le réduit central du point d’appui .
Il sait que la fin est proche , au soir du 22 avril les bo-doïs déboucheront de leurs galeries souterraines, CHEVALIER demandera un matraquage des tubes de 120 sur sa propre position.
22 ET 23 AVRIL 1954
HUGUETTE 1 tombe,
les rescapés ne peuvent que raconter la dernière image qu’ils ont conservé, celle du capitaine CHEVALLIER debout sur le toit de son PC tirant ses ultimes cartouches, puis disparaissant sous une nuée d’hommes en noir ………..
Le point d'appui Huguette 1 est investi de toutes parts. A 1 heure du matin, CHEVALLIER ne répond plus.
De CASTRIES décide la reprise de ce PA perdu. A 11 heures, le 2° B.E.P reçoit l'ordre d'attaquer.
Deux compagnies (PETRE - de BIRE ) venant du sud (Huguette 2) deux compagnies venant de l'ouest (Opéra). A 16 heures, échec de la contre-attaque.
LA MORT DU 2° B.E.P.
Dès qu’il a appris la tragédie d’HUGUETTE 1 de CASTRIES a convoqué LANGLAIS et BIGEARD et leur a dit !
Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser HUGUETTE 1 aux mains de l’ennemi, il ferait un bon en avant de 300 mètres en avant et les PC seraient désormais à portée immédiate des armes d’infanterie .
Il a commandé la reprise de la position .
En dépit de la réticence de ses adjoints qui mettent en avant le peu de moyens et d’hommes dont ils disposent, de CASTRIES maintient sa décision leur laissant le soin de la mettre en œuvre .
Pour BIGEARD et LANGLAIS le décompte est simple .
Il n’y a à DIEN BIEN PHU qu’une seule unité à peu près complète, susceptible de mener l’attaque .
Il s’agit du 2° B.E.P. du commandant LIESENFELT .
Convoqué à l’aube, ce dernier demande des délais, le rassemblement de son bataillon demandera de longues heures, il met en jeu pas moins de 14 mouvements d’unités qui doivent assurer la relève de ses compagnies .
BIGEARD qui est fatigué dit que le 2° BEP a l’habitude de ce genre de manœuvres et décrète « il n’a pas besoin de moi »
( note particulière ) il y a polémique sur ce sujet , certains disent que BIGEARD fatigué est parti se coucher, ce qui aurait contribué à l’échec de la contre-attaque, d’autres comme le commandant LIESENFELT disent au contraire que BIGEARD est resté près de lui . sur 4 ouvrages consultés, j’ai constaté qu’aucun ne disait la même chose sur le sujet )
Tout ce que LIESENFELT arrive à arracher c’est deux heures de délais, initialement prévue à 14 heures l’opération débute à 16 heures .
MALHEUREUSEMENT , ni l’aviation ni l’artillerie n’ont été averties de ce décalage et, selon les ordres les tirs de 105 et de 120 ainsi que le bombardement aérien ( préparation d’artillerie avant l’assaut ) débutent à 14 heures .
Ecrasés sous les obus , les torpilles et le bombes, la garnison ennemie de HUGUETTE 1 serait incapable d’opposer une résistance sérieuse si elle était attaquée .
Mais elle ne l’est pas, cette préparation d’artillerie intervient bien trop tôt, LIESENFELT a bien sûr fait arrêter le matraquage d’artillerie, mais il ne peut interrompre le travail des avions .
C’est dramatique , l’artillerie et les mortiers ont déjà dépensé en pure perte la moitié de la dotation d’obus accordée .
Pire, les Viêts se sont ressaisis et sont maintenant prêt à contenir l’assaut des légionnaires parachutistes .
Et quand enfin, deux des quatre compagnies du B.E.P. arrivent sur leurs bases de départ, il est trop tard, l’ennemi est en état de riposter, appuyé par toutes les pièces qui tirent à vue depuis « DOMINIQUE 2 » et les mortiers amenés jusqu’aux anciennes positions françaises HUGUETTE 6 et 7 .
Et pourtant les compagnies des lieutenants PETRE et LECOUR-GRANDMAISON s’élancent depuis les tranchées de la position OPERA à l’est de la piste .
Elles sont aussitôt clouées au sol par un effroyable barrage d’artillerie et prises à partie par des mitrailleuses installées comme sur un stand de foire dans le nez du CURTISS COMMANDO .
C’est l’ hécatombe !
De la même façon, les deux autres compagnies qui devaient s’élancer à partir des lisières nord d’HUGUETTE 3 ne progressent pas d’un mètre, accueillies par un déluge de fer et de feu .
Comble de malchance, brouillé par l’effet de fading provoqué par la masse métallique de la piste d’aviation, le poste radio du commandant LIESENFELT ne peut capter les appels au secours de ses unités .
A 15h45 , inquiet de n’avoir aucune nouvelle le général de CASTRIES fait réveiller BIGEARD .
J’ai l’impression que l’attaque piétine, va voir cela de près ……..
BIGEARD s’équipe rapidement et fonce jusqu’à l’emplacement occupé par LIESENFELT .
Le poste fonctionne et, maintenant la situation apparaît clairement aux deux officiers .
Elle est désespérée .
BIGEARD n’est pas homme à s’acharner et il obtient du général de CASTRIES l’autorisation de repli .
Je les connais dit-il, si ils n’ont pas réussis personne n’aurait pu réussir !
Attaquer face à des mitrailleuses est déjà suicidaire, se replier devant elles est peut-être pire encore .
C’est au moment du décrochage que les pertes vont êtres considérables.
Les compagnies BOULINGUIES et DE BIRE mettront près d’une heure à revenir sur leurs bases de départ .
Le lieutenant DE BIRE est touché gravement aux jambes, il avance en utilisant des pelles de tranchées .
Sur la piste d’aviation c’est le massacre, les lieutenant PETRE et LECOUR-GRANDMAISON sont blessés à leur tour .
Leurs compagnies ont perdu 80 pour cent de leurs effectifs, c’est YZQUIERDO, un jeune lieutenant qui parvient à ramener les survivants jusqu'à OPERA , il ne reste qu’une petite section .
Au soir le 2° B.E.P. est dissous, les rescapés iront rejoindre les rangs du 1° B.E.P. qui prendra la dénomination de BATAILLON DE MARCHE ETRANGER PARACHUTISTE .
La bataille des 3 HUGHETTE du nord est désormais terminée, une page d’histoire de DIEN BIEN PHU est désormais tournée .
Si du coté français elle a coûtée très cher, environ 700 hommes, elle a été encore plus meurtrière pour l’ennemi, GIAP lui même reconnaîtra que ces 3 semaines de combat ont porté un coup sévère à son potentiel , comme au moral de ses troupes .
24 AVRIL 1954
72 volontaires ont été largués avant le jour .
l’échec de la contre-attaque devant HUGUETTE 1 oblige le commandement à remanier le dispositif du camp retranché .
le PA OPERA est trop avancé, il sera évacué la nuit prochaine et détruit par le génie .
Le DRAIN , devient un Point d’Appui avancé .
Les orages transforment le drain en torrent boueux qui emporte tout sur son passage .
Les 130 tonnes larguées aujourd’hui maintiennent les niveaux des dépôts à deux jours de vivres et à cinq unités de feu .
Ce qui reste du 2° BEP se joint au rescapés du 1° pour former un seul bataillon à quatre compagnies .
Le soir, BIGEARD qui commande les interventions fait le bilan des moyens .
Sur EPERVIER le CNE TOURRET commande ce qui reste de son bataillon, le 8° BPC , soit 400 hommes valides , la 1° compagnie du 5° BPVN et 2 compagnies du BT 2 . pour un total de 530 combattants .
Sur les HUGUETTES , le commandant GUIRAUD dispose de 500 hommes des deux BEP regroupés et d’une compagnie de marocains soit 140 hommes commandés par le CNE NICOD , soit 640 combattants .
A LILY le commandant NICOLAS a regroupé le reste du ¼ RTM , soit 250 hommes .
CLAUDINE est tenue par le commandant CLEMENCON et le REI , soit un peu moins de 400 hommes .
JUNON est occupé pat les Thaïs Blancs du CNE DULUAT auxquels sont venus se joindre les 30 aviateurs du CNE CHARNOD .
Les ELIANE 1 , 2 , 3 et 4 sont commandés par BRECHIGNAC . il a avec lui les 400 hommes restants du 2/1 RCP , deux compagnies du 5° BPVN commandées par BOTELLA , le 1° bataillon de la 13° DBLE du CNE COUTANT , et deux compagnies du 6° BPC et 200 hommes en réserve, soit 1150 combattants .
DOMINIQUE 3 et ELIANE 10 ( ELIANE bas ) sont commandées par le commandant CHENEL qui compte encore 350 tirailleurs Thaïs , il a avec lui la dernière compagnie du 3/3 RTA et une compagnie du 6° BPC en réserve, soit 650 hommes .
A ISABELLE le colonel LALANDE signale qui lui reste 400 légionnaires du 3/3 REI , 490 algériens du 2/1 RTA , 200 Thaïs du CNE DESIRE , et 140 hommes du 5/7 RTA rescapés de GABRIELLE . soit environ 1250 combattants .
Dans la position centrale, BIGEARD compte 3620 fantassins auxquels viennent s’ajouter les artilleurs et les cavaliers des chars .
En face, chez l’ennemi, les divisions Viêts-minh ont été recomplétées par 25.000 recrues.
Elles totalisent 30 bataillons environs, 35.000 combattants auxquels il faut ajouter l’effectif de la division lourde et environ 50.000 travailleurs .
A quelques jours du début de la troisième offensive Viêt, le rapport des forces est donc de 1 contre dix .
A Paris, une réunion gouvernementale porte essentiellement sur la préparation de la conférence de Genève et une nouvelle demande d’aide aux américains .
A Dien Bien Phu les orages continuent de tourner, ce qui contribue à gêner ou interdire les parachutages , l’eau ruisselle dans les tranchées et les abris ………….
La colonne CREVECOEUR se fraie dit-on un passage vers la vallée à partir du LAOS d’où elle est partie, mais les vieux PARAS , ceux du BEP ou du 8° Choc qui ont participé à Noël 1953 à l’opération REGATES , savent bien les problèmes qui assaillerons le colonel GODARD, responsable en titre de la colonne ALBATROS , au fur et à mesure de son avance , avance dont les Viêts qui écoutent la radio, n’ignorent rien .
25 avril 1954 :
Entre OPERA et DOMINIQUE, les Viêts lance une reconnaissance en force qui se dissout aux premières réactions de notre artillerie .
Les travaux de siège qui ont réussi à l’ennemi pour HUGUETTE 6 et 1 se poursuivent , ils visent maintenant HUGETTE 5 et 4 .
Le 1/13 DBLE du commandant COUTANT va s’installer sur ELIANE 2 où il relève le 2/1 RCP qui se regroupe avec BRECHIGNAC sur ELIANE 4 .
Le harcèlement du camp retranché se poursuit au même rythme que les jours précédents.
77 tonnes seulement sont larguées .
Au LAOS :
Le colonel GODARD a lancé le 1° Bataillon de parachutistes Laotiens en direction de Muong-Koua et de Dien Bien Phu .
A LONDRES :
Réunion à Downing Street pour examiner la demande d’aide française .
A PARIS :
A Orly en fin d’après midi BIDAULT vient saluer EDEN en transit pour Genève, EDEN est très clair, l’Angleterre n’est pas prête avant la conférence de Genève, à prendre le moindre engagement au sujet d’un engagement militaire en Indochine .
26 avril 1954:
Le harcèlement d’artillerie ennemi continue, mais il est maintenant synchronisé avec le rythme des parachutages .
Les DAKOTA arrivent au dessus du Camp retranché tous feux éteints, à 2000 mètres du sol.
Après un large virage pour prendre l’axe du largage, ils plongent brusquement à 300 mètres à la verticale du T lumineux qui au sol matérialise l’entrée de la DZ et le sens du parachutage .
Au sol toutes les armes de la DCA ennemi crachent en même temps .
Devant ISABELLE le PA à la DUBOUT de WIEME et de ses partisans tient toujours .
LALANDE songe à le relever , il désigne la compagnie Thaï du CNE DESIRE .
Pendant l’opération DESIRE est grièvement blessé et son adjoint tué .
La 7° compagnie du BEP s’installe sur HUGUETTE 2 .
Un HELLCAT de la marine est abattu.
Les 64 sorties feu de l’aviation ont été pour la plupart utilisées contre les positions de DCA adverses.
Le rendement du parachutage à haute altitude a été mauvais . Sur les 106 tonnes larguées, 25 sont comptées perdues .
Le général COGNY estime la durée possible de la résistance de Dien Bien Phu à 2 ou 3 semaines si le camp continue d’être alimenté en combattants, vivres et munitions, et si bien sûr, aucune attaque générale de l’ennemi ne se produit avant .
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27 avril 1954
Au cours de la nuit 52 volontaires ont sauté sur le Camp retranché .
La DCA ennemie et le harcèlement au sol ont alternés leurs efforts à chaque passage des avions .
Les observations de cette nuit prouvent que l’ennemi s’installe dans la plaine .
Pendant un temps les Viêts se sont permis le luxe d’allumer un projecteur de DCA au passage des avions .
Les sonnettes au nord de la piste d’aviation ont entendu le ronflement de nombreux camions et une patrouille ennemie a tenté de s’infiltrer entre CLAUDINE 5 et LILY .
Au matin la météo est médiocre, après les orages de la nuit le ciel est resté très couvert .
Lalande essaie de se donner un peu d’air et de dégager le point d’appui Wieme, qu’il désigne aussi dans ses comptes rendus sous le nom d’ISABELLE 5 .
Les parachutages de la journée à haute altitude sont catastrophiques, 70 pour cent des colis tombent chez l’ennemi , hors des limites du camp retranché qui jour après jour s’est rétréci comme peau de chagrin au fur et à mesure de l’avancée Viêt .
Le 2/1 R.C.P. de BRECHIGNAC tente un coup de main devant ELIANE 1 et ramène quelques prisonniers .
Nord Laos : le groupement GODARD parti de Muong Saï a atteint Muong Koua .
A Genève :
Monsieur BIDAULT reçoit monsieur MOLOTOV , il est convenu que l’URSS reconnaîtra aux 3 délégations des états associés, le droit de siéger à la conférence .
La France de son coté admet la république populaire chinoise et la délégation Viet-Minh sous réserve de l’accord du Vietnam .
A Londres :
Monsieur W CHURCHILL reçoit monsieur MASSIGLI ambassadeur de France , il lui déclare sans ambages qu’il ne peut rien faire pour sauver DIEN BIEN PHU .
Il ne croit pas à l’efficacité d’une intervention aérienne sinon pour compromettre les chances de la conférence de Genève .
Au bord du Gouffre :
Pour reprendre l’expression du jour, l’Angleterre retient les occidentaux .
Il s’en est fallut de rien , d’une attitude moins rigide de Londres, pour que les B29 interviennent sur le camp retranché .
Il est difficile d’apprécier quels en eussent été les résultats .
Mais l’opération VAUTOUR éclaire l’attitude de GIAP , si il a ajourné in extremis son attaque générale sur le camp retranché, c’est qu’il avait mesuré les chances et les risques de l’intervention américaine .
Ce n’est que parti remise, dans 3 jours il va lancer ses divisions sur ce qu’il reste de DIEN BIEN PHU .
28 avril 1954
La nuit a été plutôt calme.
L’aviation a tenté de larguer des renforts à ISABELLE, un stick de légionnaires a réussi a sauter un peu avant 2 heures du matin, mais le mauvais temps a interrompu le largage .
Ce matin il pleut , le harcèlement reprend vers 8 heures, des 75 sans recul tirent à vue directe sur tout ce qui bouge dans le secteur de commandement autour du PC , de l’hôpital et des positions de batteries .
Un char réussit à détruire au canon quelques blockhaus ennemis face au PA du drain .
Sur 80 tonnes de ravitaillement larguées , 35 pour cent sont tombées chez les Viêts .
La météo interdit l’appui feu au profit du camp retranché .
Niveaux /
Niveaux vivres, 2 jours , munitions : 5 unités de feu de 105 , 3 unités de feu pour 1 pièces de 155 , 4 unités de feu pour mortier de 120 .
Avec les orages et la pluie le niveau de la boue atteint 1 mètre dans les tranchées .
A la tombée du jour, la garnison d’HUGUETTE 4 fait un coup de main sur les travaux Viet-minh .
Au nord LAOS .
Une reconnaissance du groupement GODARD arrive à 4 km au sud de NGA-NA-SONG .
A PARIS .
Il se confirme que l’opération VAUTOUR ne pourra avoir lieu .
Happé par la mousson de montagne qui se dresse comme une muraille à la verticale des premières hauteurs, le DAKOTA tangue et roule en abordant les monts BA VI à l’ouest de HANOÏ .
Il est dix heures du soir . assis sur leurs sièges de toile , cramponnés aux sangles qu’ils ont saisies à tâtons dans le noir au décollage, les 22 passagers se taisent hébétés, le cœur au bord des lèvres sous le casque rond.
Ils ne bougent pas . Ils ne le pourraient pas , pour éviter tout incident au moment du parachutage, les moniteurs les ont fait harnacher avant l’embarquement à BACH MAÏ .
CHANTEZ hurle le largueur ! mais que chanter ? les passagers n’ont rien de commun entre eux , ils ne se connaissent même pas !
Trois heures plus tôt il ne s’étaient jamais vu !
Ils proviennent de toutes les unités d’Indochine .
Il y a des légionnaires, des tirailleurs, des évadés de l’hôpital, des artilleurs des tringlots .
Ils ont la gorge nouée, l’estomac au désespoir .
Ce saut qui se profile à l’horizon de la nuit, de leur nuit, leur ôte toute réaction .
« Debout les paras, il est temps de s’en aller
Sur la route au pas cadencé
Debout les paras car nous allons sauter ……… »
Les passagers du DAKOTA sont des volontaires d’un saut qui veulent rejoindre DIEN BIEN PHU , il n’y a dans cette avion aucun para.
Ils vont cette NUIT effectuer leur premier saut au dessus du Camp retranché…. En plein combat ……..
Ils savent ce qu’il en est ! il n’ont aucune illusion, ils veulent simplement rejoindre les copains qui se battent .
« debout les paras il est temps de s’en aller sur la route au pas cadencé »
au dessous d’eux DIEN BIEN PHU est en feu, maintenant les explosions sont bien distinctes , le claquement des balles , l’éclatement des grenades, les obus qui percutent la terre dans un roulement d’apocalypse ……..
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29 ET 30 AVRIL 1954
Jeudi 29 avril 1954 .
Le temps qui semblait s’améliorer pendant la nuit redevient mauvais à l’aube.
Il pleut à torrent, les roulement du tonnerre se confondent avec le harcèlement des 105 ennemis qui continuent à pilonner le camp retranché .
Les patrouilles trouvent le contact quasiment partout .
Les Viêts continuent à creuser des tranchées .
A 400 mètres de CLAUDINE 5 une sortie du 8° BPC bouche quelques mètres de tranchées .
22 tonnes sont larguées au dessus d’ISABELLE .
en raison de la météo exécrable aucune intervention feu de l’aviation n’est faite au profit de DIEN BIEN PHU .
le général NAVARRE fait étudier une sortie de la garnison du camp retranché vers le LAOS .
vendredi 30 avril 1954 .
la nuit est calme, la garnison de Dien Bien Phu sait que la 3eme offensive va bientôt commencer .
83 volontaires ont sauté, mais 20 sont tombés chez l’ennemi .
il a été aussi parachuté 30 tonnes de vivres et 6 tonnes de munitions .
entre 6 heures et 6 heures 30 les Viêts tentent un coup de main sur la face Nord-ouest de DOMINIQUE 3 .
ce matin le plafond permet à l’aviation de larguer des colis au travers des nuages avec des parachutes à ouvertures retardées .
au moins 25 pour cent de torche sont observés .
le harcèlement se poursuit, un char est détruit par un coup de 105 .
les viêts sont à distance d’assaut d’ISABELLE sur la face Est .
Dans l’après midi l’amélioration du temps permet à l’aviation de faire de nombreuses sorties au profit du camp retranché, 220 tonnes d’approvisionnement sont larguées , soit 5 jours de vivres , 3000 coups de 105 , 4000 de 81 , 1400 de 60 et 8000 grenades .
Il semble que les 2/5 de ces colis aient pu être ramassés
HANOÏ
Le général COGNY demande à de CASTRIES d’économiser les munitions , IMPOSSIBLE répond de CASTRIES .
COGNY répond que dans ces conditions ne resterait que l’espoir d’un cessez le feu , ou une sortie de la garnison du camp vers le LAOS .
Cette sortie n’est d’ailleurs pas satisfaisante, elle ne sauverait qu’une petite partie de la garnison et elle passerait par l’abandon des blessés .
Mais l’ennemi n’a que faire de ces discussions !
Dans quelques heures il va lancer ses divisions à l’assaut de DIEN BIEN PHU .
Ce sera la 3eme offensive, l’ attaque générale …………………
01 et 02 mai 1954
A 17 heures, commence la préparation d'artillerie la plus longue de la bataille.
Elle va durer trois heures. A l'est, Eliane 1 et Eliane 2 sont attaqués à partir de 20 h 30. Eliane 1 est considéré comme définitivement perdu à l'aube.
Eliane 2 résiste encore. A l'ouest, après avoir "tâté" Huguette 4 et "Lily", le régiment 88 attaque Huguette 5 qui tombe à 3 heures.
Une contre-attaque menée depuis Huguette 2 échoue dans les barbelés d'Huguette 5.
La mort du 2/1 R.C.P. :
A 8 heures 30 du soir, quatre vingt parachutiste de la 3° compagnie du 2/1 R.C.P. encaissent le choc d’un régiment d’assaut Viêt au complet qui monte à l’assaut d’ ELIANE 1 .
Sur les pentes, à l’est, les Viêts ont planté une haie de petits drapeaux délimitant une sorte d’avenue rectiligne large d’une dizaine de mètres dans laquelle s’engouffre les bataillons au coude à coude.
L’artillerie française pourrait en faire un massacre, mais l’artillerie française n’a plus assez de canons, de mortiers et d’obus pour faire face à l’assaut généralisé .
LES VIETS SONT SUR ELIANE 1 , ils sont aussi au pied d’ ELIANE 2 , ils attaquent entre rivière et collines , sur DOMINIQUE 3 , et à l’autre bout du camp , sur HUGHETTE 5 ou s’est retranché le reliquat du B.E.P.
Et les coups qui pleuvent par rafales de 2 ou 3 ne sont pas suffisants pour endiguer la progression ennemie .
Après un quart d’heure de combat la 3° du 2/1 R.C.P. a pratiquement cessée d’exister .
Un des premier, le lieutenant LEGUERRE qui la commande, a été blessé . Il gît dans un trou , il a eu seulement le temps de réclamer des renforts .
A 9 heures du soir, pour soutenir les quelques 5 survivants de la 3° compagnie, le commandant BRECHIGNAC a envoyé sa dernière compagnie, celle du lieutenant PERIOU .
A l’image de tous les combattants de DIEN BIEN PHU , PERIOU est fatigué , il est comme les cents parachutistes qu’il entraîne au delà du ravin d’ ELIANE 1, l’image vivante de l’épuisement physique .
A 9 heures 10 ce qu’il reste du 2/1 R.C.P. entre dans la fournaise .
Toute la nuit les parachutistes luttent pied à pied pour conserver la position .
ils se font tuer un à un, dans leurs trous ou au cours de contre-attaques démentielles , à 3 ou 4 contre cent ….. deux cents …….
LES HOMMES DU 2/1 R.C.P. ne sont pas vaincus, ils sont morts !
A l’aube ELIANE 1 est tombée , Définitivement !
Du 2/1 R.C.P. Il ne reviendra que 18 parachutistes blessés .
ELIANE 1 n’est pas en cette nuit du 1° au 2 mai la seule position perdue .
Exactement en dessous, le point d’appui DOMINIQUE 3 est submergé lui aussi .
Pour le tenir, il n’y a plus que les Thaïs du commandant CHENEL et la compagnie de tirailleurs algériens du capitaine FILAUDEAU .
Prévoyant le pire, THOMAS qui commande le 6° BPC en remplacement de BIGEARD, a envoyé sa 3° compagnie pour renforcer la position .
A 3 heurs du matin, PERRET qui commande la 3° du 6° rend compte par radio !
« suis attaqué par ennemi nombreux et décidé, ils font sauter les blockhaus à la grenade chinoise, on se bat dans les boyaux . JE CONTRE-ATTAQUE à l’intérieur même de ma position ……
THOMAS enregistre le message et le transmet à BIGEARD .
Mais que peuvent-ils offrir à PERRET ?
Il n’y a plus aucune unité de réserve, plus aucune possibilité d’acheminer du ravitaillement en munitions !
PERRET part à l’assaut, autour de lui une demi section de parachutistes emmenée par le sergent-chef FLAMEN et deux groupes de combat composés d’algériens et de Thaïs .
DOMINIQUE 3 ne se rend pas, à 4 heures du matin le radio du commandant CHENEL passe seulement un dernier message .
« sommes submergés , il n’y a plus personne en état de combattre , munitions épuisées, je fais sauter mon poste ……………………
La nuit n’en finit pas, DIEN BIEN PHU est en feu, le bruit est infernal, un a un les parachutistes et les légionnaires tombent !
A l’ouest la division 308 a d’abord mené deux attaques de diversions , la première contre LILY un P A hâtivement créé à la fin du mois d’avril après la chute d’ HUGUETTE 1 pour protéger le réduit central .
La seconde diversion s’est produite sur HUGUETTE 4 occupé par la plus grosse fraction des B.E.P. aux ordres du commandant GUIRAUD .
Tout alors est redevenu calme , et puis sans préavis, à 2 heures , deux régiments Viêts se sont jetés en hurlant sur HUGUETTE 5 .
Sur HUGUETTE 5 il n’y a que les restes d’une compagnie de légionnaires parachutistes, la 4° .Celle de CABIRO et DOMIGO .
elle est aux ordres du lieutenant de STABENRATH , parachuté en renfort il y a quinze jours à peine .
En face d’eux, le régiment 36 sur la face nord, le régiment 102 sur la face ouest , avec en réserve le régiment 88 .
Douze mille hommes pour en écraser pas même 30 .
Pour attaquer, la division 308 a fait amener dans la plaine au pied de l’ancienne position ANNE-MARIE , une batterie de 8 tubes de 105, relayée par deux compagnies de 120 !
Un marteau pilon .
A 3 heures du matin quand le tir a été levé « STAB » a signalé que les Viêts étaient dans sa position .
A 3 heures 30 NOVAK a pris le relais : le lieutenant a été blessé, je reste seul avec deux hommes ……..
C’est la fin, le régiment 102 arrive enfin au centre du point d’appui ! il lui a fallut une heure et demi pour réduire une poignée de bérets verts .
Il n’y a aucun prisonnier .
A 4 heures du matin une cinquantaine de légionnaires du R.E.I. sont partis depuis HUGUETTE 2 pour contre-attaquer . ils ont été cloués dans les barbelés extérieurs sous les coups de l’artillerie ennemie .
Le jour se lève enfin sur DIEN BIEN PHU , il pleut .
Au PC LANGLAIS et BIGEARD dresse le bilan des combats . Il est catastrophique , sur 6 positions attaquées 3 sont irrémédiablement perdues ,ELIANE 1 , DOMINIQUE 3 , HUGUETTE 5
La D.C.A ennemi ne ménage plus ses munitions, GIAP veut en finir, la précision des parachutages sur le Camp retranché s’en ressent .
Sur les 130 tonnes larguées plus de 50 pour cent sont perdues .
A HANOÏ :
Le 1° B.B.C. est alerté, il doit être prêt a sauter le soir même ! A 17H15 nouvelle réunion à la citadelle pour étudier l’opération ALBATROS .
03 MAI 1954
Harcèlements dans la nuit. La 2ème compagnie du 1er BPC a pu être larguée dans le périmètre du P.A. central. Elle est aussitôt dirigée sur Eliane 2 où le 1er bataillon de la 13ème se bat depuis soixante-douze heures. Sous la position, les Viets creusent une galerie de mine.
La nuit a été calme, les Viêts en ont profité pour ramasser leurs morts et leurs blessés .
La 2° Compagnie du 1° BPC a pu être parachutée malgré quelques orages et une très forte D.C.A.
Sur la face est d’ELIANE 2 , les légionnaires ont fait sauter un blockhaus ennemi à l’explosif .
C’est un temps de mousson sur Dien Bien Phu .
La Compagnie EDME parachutée dans la nuit gagne ELIANE 3 au pied d’ELIANE 2 .
La journée est plutôt calme, après le début de la 3eme offensive et la terrible nuit du 01 au 02 mai, le camp retranché est exsangue, à part les quelques renforts parachutés cette nuit, il n’y a plus de possibilité de manœuvre et les hommes des points d’appui se préparent à subir une nouvelle attaque sans esprit de recul ni espoir d’être secouru .
Vers le Sud une patrouille accroche à 350 mètres .
45 tonnes d’approvisionnement sont lancées sur le camp , les équipages estiment que seulement 10 pour cent sont tombés chez l’ennemi .
le reste est ramassé par ceux qui peuvent atteindre les colis .
Ce 03 mai à DIEN BIEN PHU le général de CASTRIES a tenu à rendre visite aux blessés qui s’entassent dans les abris souterrains de l’antenne chirurgicale .
Faute de ruban et de médailles il en est réduit à distribuer à chaque homme un bout de papier , une attestation dérisoire en ce cloaque .
C’est tout ce qu’il peut leur donner, leur offrir .
Comme tous ici , le général est pauvre !
La seule personne à recevoir une vraie Croix de la Légion d’Honneur est Geneviève de GALARD , un lieutenant blessé a souhaité lui donner la sienne ………….
La nuit est tombée , à la pale clarté des lucioles larguées sans trêve par un DAKOTA et qui ne s’éteindront pas avant l’aube, de furieux combats au corps à corps sont engagés par les derniers défenseurs de DIEN BIEN PHU .
A 3 heures 45, HUGUETTE 4 , est submergée à son tour ………………
04 MAI 1954
Le jour est gris et sale. Cette nuit ELIANE 2 a repoussé deux tentatives ennemies .
HUGUETTE 4 est tombé à 3 heures 45 , submergé de toutes parts .
La 3° compagnie du 1° B.P.C a pu sauter .
Une compagnie où se mêlent français, légionnaires étrangers, thaïs et marocains a essayé de reprendre HUGUETTE 4 , elle a été stoppée dans la tranchée de liaison avec HUGUETTE 3 .
Le harcèlement sur le camp retranché est violent.
La 3° compagnie du 1° BCP s’installe sur ELIANE 3 , prête à contre-attaquer sur ELIANE 2 .
Tous les abris et blockhaus d’ELIANE 3 sont occupés par plus de 300 blessés .
Dans l’après midi un B26 est abattu .
Les parachutages à haute altitude continuent à donner de mauvais résultats , la presque totalité du tonnage tombe chez les Viêts .
A HANOÏ :
Monsieur DEJEAN et le général NAVARRE examinent une étude sur les modalités d’un cessez le feu en INDOCHINE .
A GENEVE :
Arrivée de la délégation du Vietnam .
Au petit jour le capitaine POUGET se dirige avec ses hommes vers ELIANE 2 , il y retrouce COUTANT dont il doit assurer la relève .
COUTANT et POUGET décident de rester ensemble.
Il y a maintenant 2 compagnies de parachutistes sur ELIANE 2 , la plus forte garnison sur le pont d’appui depuis le 04 avril .
En bas sur ELIANE 3 , une position inconfortable , se trouve le reliquat du 1/13 DBLE en réserve de contre attaque.
Les légionnaires voisinent avec le sections lourdes du 6° BPC .
Un peu plus loin se trouve l’infirmerie des parachutistes et les blessés qui ont tenu à rejoindre leurs unités.
Si les copains doivent y rester ont ils dit au commandant GRAUWIN, nous voulons être avec eux !
Et les borgnes, les manchots, les unijambistes se sont glissés dans les boyaux pour traverser la rivière et prendre position sur ELIANE 2 .
Ils ne sont pas exigeants, ils assurent les missions à leur portée , l’approvisionnement des armes, le service des mitrailleuses, l’amorçage des mortiers.
Seul compte pour eux la fraternité des combats .
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Les gros orages de la nuit ont gêné l’activité, mais 74 hommes du 1° BPC ont pu être largués .De nombreux abris, imprégnés d’eau, s’écroulent .
La 3° compagnie du 1° BPC relève les éléments du 1/13 DBLE où se trouve depuis la veille la compagnie EDME . Le temps s’améliore dans l’après midi.
le harcèlement ennemi s’intensifie .les C119 larguent à très haute altitude, la presque totalité du tonnage tombe chez l’ennemi .
le PAGE s’accroche sur les rives de la NAM YOUM , TRAPP le long de la RP41 au pied d’un piton sans nom .
de l’autre coté de la rivière, deux point d’appui assurent la couverture du réduit central, à droite, EPERVIER où s’accrochent les paras Vietnamiens du capitaine BIZARD renforcés par des demi-sections du 8° choc .
à gauche, HUGUETTE 2 , dont il est difficile même à GUIRAUD de dire par qui cette position est tenue, des légionnaires parachutistes sans doute, une vingtaine peut-être et des marocains, moins de cinquante .
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